Martin Blachier : l’expert professionnel
À 35 ans, le Dr Martin Blachier est le plus jeunes des experts ès-Covid dont les téléspectateurs ont appris à reconnaître les visages ces derniers mois. Médecin épidémiologiste et spécialiste en santé publique, il a commencé sa carrière dans des unités de recherches à l’INSERM et travaillé auprès de différents laboratoires pharmaceutiques. Sur Viadeo, son CV indique aussi qu’il est en charge, auprès de la Haute Autorité de Santé (HAS) « de l’évaluation des protocoles et résultats des études post-inscriptions ». Martin Blachier est surtout le cofondateur et coprésident de la société Public Health Expertise, un bureau d’études spécialisé dans les prévisions économiques des dépenses de santé. Public Health Expertise a développé un modèle de simulation mathématique pour calculer à l’avance l’impact économique d’un nouveau traitement, d’une campagne de vaccination, du remboursement d’un médicament. Elle a ainsi réalisé des modèles de simulation pour l’hépatite C, le VIH ou récemment la Covid-19. Parmi ses clients, Public Health Expertise compte des organismes publics, comme l’OMS (organisation mondiale de la santé), et privés, notamment de grands groupes pharmaceutiques.
Ses détracteurs – notamment les défenseurs du professeur Raoult – y voient un évident conflit d’intérêts dont il se défend en expliquant : «Jenereçois aucune rémunération personnelle des laboratoires ou autres.
[...] Je ne fais pas partie des gens pour qui il y a un risque de conflits d’intérêts, car je ne suis pas un médecin prescripteur de molécules. » Présent dans les médias depuis le début de la pandémie, Martin Blachier a d’abord plaidé pour un déconfinement « par tranches d’âge ». Il a décrié la stratégie du gouvernement concernant les tests massifs, jugée « insuffisante » . Cet été, il a aussi critiqué l’intérêt du port du masque à l’extérieur. « Ce n’est pas le sujet » a estimé l’épidémiologiste, jugeant son « efficacité quasi nulle ». Il plaide par contre pour le port systémique du masque dans tous les lieux clos. Il a ainsi fermement défendu le port du masque « obligatoire en entreprise de façon permanente », mais aussi dans les bars, les fêtes familiales en intérieur ou à l’école à partir du collège ou du lycée… Récemment, après la plainte déposée par la Société de pathologie infectieuse de langue française (Spilf) contre le très controversé professeur Raoult, il n’a pas hésité à déclarer: « Ce qui sépare la médecine du charlatanisme, c’est la science ».