Pernaut va quitter le 13h de TF1
Maître de cérémonie du journal télévisé le plus regardé d’Europe (5 millions de téléspectateurs), le journaliste de 70 ans cédera son siège fin 2020 mais restera au sein de TF1
C’est comme un déchirement. Une nouvelle que l’on sentait venir mais que personne ne souhaitait affronter. A la tête du journal télévisé de 13 h de TF1 depuis 1988, Jean-Pierre Pernaut passera le relais en décembre 2020. «Jesais que ma décision d’arrêter le 13 h va surprendre pas mal d’entre vous, je l’ai mûrement réfléchie », a déclaré « JPP », dans une vidéo publiée sur Twitter. Hier matin, c’est Le Figaro qui a sorti le scoop, rapidement confirmé par la première chaîne d’Europe. « A la tête depuis le 22 février 1988 de l’édition de la mi-journée la plus regardée d’Europe, Jean-Pierre Pernaut a pris la décision, en concertation avec Thierry Thuillier, directeur de l’information, et Gilles Pélisson, président-directeur général du Groupe TF1, de passer le témoin à la présentation du 13 h à la fin de l’année, pour se consacrer à de nouveaux projets au sein de la rédaction », explique la chaîne dans un communiqué.
Aucun souci d’audience (le JT rassemble toujours plus de 40 % de part d’audience et 5 millions de téléspectateurs) mais plutôt une envie du taulier de tourner la page.
À 70 ans, le patron du JT ne quitte pas TF1 pour autant puisqu’il va notamment continuer à mener des opérations de proximité comme « SOS Villages » et participera toujours aux éditions spéciales de l’antenne de TF1, comme la retransmission du défilé du 14Juillet, a assuré la chaîne. Par ailleurs, il « proposera des formats longs de reportages pour TF1 », « présentera un nouveau rendez-vous sur LCI » et « développera une offre digitale de contenus » sur « les thématiques qui lui sont chères des régions, du patrimoine et de la proximité », ajoute l’antenne phare du groupe Bouygues. Figure du paysage audiovisuel, Pernaut a choisi la date de sa sortie ainsi que la manière.
Le luxe des grands.
Sa succession pour le 13 h, qui sera difficile, n’est toujours pas tranchée. Surtout, TF1 va devoir remplacer un homme aimé par les téléspectateurs et récemment élu animateur télé préféré des Français, dans un sondage de TV Magazine paru en juin.
Pernaut, c’est un style franchouillard, c’est la France des Régions, c’est la proximité, les marchés du Lot, la châtaigne de Lozère, le fromage d’Auvergne. Bref, c’est la France.
Ce style, parfois critiqué pour son côté conservateur, était la marque de fabrique de Pernaut. L’information y était parfois théâtralisée mais aussi personnalisée. Quoi qu’il en soit, cette manière de parler aux Français plaisait à l’heure du déjeuner. Cette mise en retrait est réfléchie et le confinement y a sans doute joué un grand rôle. Ce n’est pas la première fois que l’homme de télé prenait un peu de distance avec son « bébé ».
Il s’était mis temporairement en retrait du journal télévisé de la mi-journée pendant le confinement, remplacé par son « joker » Jacques Legros, tout en continuant d’intervenir à l’antenne pour une chronique très regardée. C’est dans cette même pastille baptisée « 13 h à la maison » qu’il avait poussé un « petit coup de gueule » contre des incohérences dans la lutte contre l’épidémie du Covid-19 qui « donnent le tournis », des déclarations qui en avaient fait une star des réseaux sociaux. Aimé de tous pour son côté naturel, celui qui a épousé Nathalie Marquay, Miss France 1987, est aussi un homme qui revient de loin puisqu’en 2018 il avait également quitté l’antenne pendant quelques semaines pour soigner un cancer de la prostate. Adepte des sports automobiles – il participe souvent au Trophée Andros sur les routes d’Isola 2 000 – mais aussi de théâtre puisqu’il est le coauteur de Piège à Matignon, pièce dans laquelle son épouse donne la réplique à Philippe Risoli ainsi que Régime présidentiel ,il reste, surtout, un grand nom de la télévision française à l’instar d’un Yves Mourousi, Patrick Poivre d’Arvor ou Claire Chazal. C’est un immense pan de l’histoire de l’information télévisée qui va tirer sa révérence fin 2020.
‘‘ Je sais que ma décision d’arrêter le h va surprendre pas mal d’entre vous, je l’ai mûrement réfléchie”