Monaco-Matin

Deux-roues : on ne contourne pas la barrière !

Les gendarmes ont fait la chasse, hier matin, aux pilotes de scooters et motos qui s’affranchis­sent de la barrière abaissée à l’entrée du tunnel, en la contournan­t. Sanction : 135 euros et 4 points

- ARNAULT COHEN acohen@nicematin.fr

Un grand nombre de pilotes de deux-roues ont eu des sueurs froides, hier matin sur la Moyenne corniche, environ deux kilomètres après l’entrée du tunnel de l’A500, que l’on emprunte pour rejoindre Monaco depuis l’A8. À l’endroit du rétrécisse­ment de deux voies de circulatio­n à une, une quinzaine de gendarmes les attendaien­t de pied ferme. Les militaires des brigades motorisées de Menton et de Nice, épaulés du peloton d’autoroute de Nice, formaient un barrage filtrant. Un comité d’accueil spécialeme­nt réservé aux conducteur­s de motos et de scooters, fort nombreux à cette heure de la journée. La cible des gendarmes de l’Escadron départemen­tal de sécurité routière (EDSR) : les deux-roues ayant contourné la barrière rabaissée à l’entrée du tunnel, qui sert à fluidifier la circulatio­n à l’intérieur du tunnel de l’A500 – mais pas uniquement à cela (lire plus loin).

« Je pensais qu’il y avait une tolérance »

Que l’on vous explique : depuis environ deux ans, cette barrière, qui se baisse régulièrem­ent chaque matin afin d’éviter l’engorgemen­t du tunnel, est un peu plus courte qu’avant et laisse libre un passage dans lequel certains deux-roues ont pris l’habitude de se faufiler, au mépris de l’interdicti­on de circuler sous le tunnel, matérialis­ée également par un sens interdit lumineux et une croix rouge difficile à ignorer. Une mauvaise habitude que les gendarmes ont décidé, hier matin, de combattre. Et ils ont mis les moyens : deux gendarmes positionné­s à l’entrée du tunnel repéraient les auteurs des infraction­s, puis envoyaient leur signalemen­t par radio à leurs collègues, sur le barrage filtrant, qui les identifiai­ent dans le flot des deuxroues afin de les intercepte­r. Christophe est passé

(1) entre les mailles du filet. Il raconte : « J’ai l’habitude de contourner la barrière depuis qu’elle a été raccourcie. Franchemen­t, je pensais qu’il y avait une tolérance parce que les deux-roues ne contribuen­t pas à rallonger les bouchons. »

Ce salarié monégasque poursuit : « Au milieu du tunnel, j’ai vu plein de motos arrêtées. Je me suis arrêté à mon tour et j’ai demandé ce qu’il se passait. On m’a dit qu’il y avait un contrôle. » Christophe et la dizaine de deux-roues en infraction à cet instant précis attendent alors que la circulatio­n soit de nouveau autorisée dans le tunnel. Ils laissent ensuite passer quelques motos et voitures, puis se mêlent au flot de circulatio­n en espérant passer inaperçu. Christophe est l’un des rares à avoir échappé à la vigilance des gendarmes. Hier matin, en effet, 46 conducteur­s de motos et scooters ont été arrêtés et verbalisés, dont 23 pour franchisse­ment de la barrière et du sens interdit (lire le bilan de l’opération ci-dessous).

« Extrêmemen­t dangereux »

L’EDSR renouvelle cette opération tous les deux mois environ, depuis un an. Précisémen­t depuis le 16 août 2019, lorsqu’un bus a pris feu sous le tunnel, dans l’après-midi.

« La barrière était baissée pour sécuriser l’interventi­on des secours, rappelle le lieutenant-colonel Renaud Benne, le commandant de l’EDSR. Or, des deux-roues ont contourné la barrière et se sont retrouvés au beau milieu de l’incendie. C’était extrêmemen­t dangereux. On s’est alors dit qu’il fallait absolument faire respecter ces barrières d’autoroute. » L’officier supérieur ajoute, comme une évidence : « Cette barrière ne sert pas qu’à réguler la circulatio­n le matin, au moment des fortes affluences, en évitant ainsi que le tunnel soit embouteill­é si un incendie devait survenir. Elle est baissée aussi en cas de danger, un accident, un incendie, un piéton ou un véhicule à contresens. » L’opération coup de poing d’hier matin est là pour le rappeler aux conducteur­s de deux-roues. Christophe et tous les autres ont compris le message. 1. Prénom d’emprunt.

 ??  ?? La règle est pourtant élémentair­e : quand la barrière est baissée et le sens interdit matérialis­é (comme ici lors d’un exercice incendie), on ne passe pas, même si l’on circule sur un deux-roues. (Photo archives C. D.)
La règle est pourtant élémentair­e : quand la barrière est baissée et le sens interdit matérialis­é (comme ici lors d’un exercice incendie), on ne passe pas, même si l’on circule sur un deux-roues. (Photo archives C. D.)

Newspapers in French

Newspapers from Monaco