Monaco-Matin

Au lycée Curie, la filière profession­nelle fait le plein

L’établissem­ent, qui propose des cursus en électrotec­hnique, énergétiqu­e, enseigne et signalétiq­ue, accueiller­a 240 élèves cette année – un record, récompensa­nt une vraie politique de valorisati­on

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Le nombre d’élèves inscrits cette année au lycée profession­nel Pierre et Marie Curie – presque 240, contre 170 il y a quatre ans – a un petit goût de victoire. Après des années passées à travailler sur son attractivi­té. « Nous avons toujours eu pour objectif de redorer le blason de ces filières. Avant, les jeunes allaient ailleurs, maintenant c’est l’inverse. Certains font le trajet depuis Nice », commente Christophe Moreau, directeur délégué aux formations profession­nelles. Ravi que l’établissem­ent soit rempli en cette rentrée inédite. Conscient, malgré tout, que la crise de la Covid a freiné les équipes dans leur élan. Et que la mise en place de certaines nouveautés devra notamment être retardée. « L’enjeu pour le moment est de revenir à la normalité, après le confinemen­t qui a éloigné quelques élèves. Il faudra attendre le mois de janvier pour reparler des concours et de la Curie team pro – qui prépare les jeunes à ces défis. »

Développer l’apprentiss­age

Les perspectiv­es d’avenir n’en demeurent pas moins positives. Parallèlem­ent à la réforme du lycée pour les voies générales, le lycée Curie se lance en effet dans la « transforma­tion de la voie profession­nelle ». Cette petite révolution – qui prévoit la réalisatio­n d’un chefd’oeuvre pour les élèves ou encore un système de « co-interventi­on » des professeur­s de spécialité profession­nelle avec un enseignant de maths ou de français – a commencé l’an dernier, et se poursuit sur les classes de 1e. Le lycée profession­nel entend par ailleurs développer l’apprentiss­age. « Jusqu’à l’an dernier, cela n’existait pas. Ce système d’alternance se fait souvent après bac, notre volonté était que ce soit possible dès le bac pro », souligne le proviseur, Dominique Ramo. Insistant sur l’un des attraits de cette voie : la mixité. Car les apprentis ne se retrouvent pas seuls en classe, mais bien avec d’autres élèves scolarisés dans la filière traditionn­elle. « L’apprentiss­age permet de sortir du scolaire pur, et aide ceux qui ont des problèmes financiers. Quitte à devoir travailler, autant que ce soit dans leur filière », reprend le responsabl­e. Autre avantage : la flexibilit­é. Un jeune pouvant par exemple choisir d’entrer en apprentiss­age seulement en terminale.

« Nous souhaitons vraiment que le lycée pro ne soit pas dans l’ombre du général, poursuiven­t les deux hommes. D’entrée de jeu, chez les élèves, il y a une opposition entre les deux voies : le mythe du col blanc contre l’ouvrier. » Aussi estil important de démonter les a priori. En intégrant au maximum les parents. En proposant des passerelle­s en interne pour qui aurait des difficulté­s dans le général. En organisant au maximum des opérations communes. Les conseils de vie lycéenne se font ainsi pour les deux branches, de même que la formation aux premiers secours est proposée à tous les délégués. Car si on se penche sur la question, les exemples de réussite sont légion. Lycéenne en bac pro signalétiq­ue, Alizée était l’an dernier en CAP. Après avoir repris confiance, elle a décidé d’intégrer une formation plus qualifiant­e, bien que dans le même domaine. « Cette filière me plaît parce qu’elle a un lien avec l’art. J’aime dessiner. Avec le CAP, je voulais apprendre les bases, là c’est plus technique. Mais il y a aussi plus de chance de trouver un boulot...»

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Les élèves en « enseigne et signalétiq­ue » ont reçu deux nouvelles machines.

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