Des soignants très circonspects sur la fermeture des établissements
Emmanuel Lejeune vient de rencontrer avec la délégation de l’union départementale santé de la CGT le délégué départemental de l’Agence régionale de santé (ARS). Toutes les questions liées à l’évolution de l’épidémie et ses conséquences sur les personnels soignants ont été abordées. Mais cet aidesoignant à l’Ehpad public de Bendejun évoque la problématique des personnes fragiles. Alors que les visites ont été interdites dans quatre établissements niçois, Emmanuel est circonspect : « C’est très compliqué de trancher sur un tel sujet. Oui, il faut protéger les résidents des Ehpad de ce virus, mais les confiner de nouveau est aussi un gros risque. Ce sont des gens souvent fragiles autant physiquement que psychologiquement. »
Non au reconfinement ! Syndrome du glissement ? Telle est la crainte d’Emmanuel. Et de nombreux soignants, comme Valérie et Candice, infirmières à Grasse : « En mars dernier, nous n’étions pas préparés à cette épidémie. Il n’y avait sans doute pas d’autre choix de confiner les Ehpad. Aujourd’hui, les protocoles très stricts sont appliqués partout. Ils sont parfois difficiles à faire respecter mais on ne lâche rien. C’est une charge colossale pour nous, alors que nous sommes déjà sous tension et souvent en sous-effectif, mais pour nos résidents on l’assume totalement. »
La conclusion est simple : « Personnellement, je plaide pour qu’on ne reconfine pas nos résidents. La décision n’est pas simple : la Covid-19 est une menace terrible pour eux, mais le glissement et la résignation que l’éloignement de leur famille peut provoquer est tout aussi problématique. »