Comment le groupe Korian gère l’après-Mougins
Visites plus encadrées, test négatif parfois exigé, échanges entre familles et résidents à travers un balcon : après le drame de l’Ehpad de Mougins, le groupe Korian a dû revoir son fonctionnement
Personne n’a oublié les quarante morts de l’Ehpad Riviera, à Mougins. Une plainte déposée auprès du procureur de Grasse et la détermination de plusieurs familles endeuillées devraient permettre de faire la lumière sur tous ces décès.
Les temps ont changé, mais la multiplication des cas positifs partout en France et notamment dans les AlpesMaritimes, où le taux d’incidence dépasse la moyenne régionale, incite à prendre les choses extrêmement au sérieux. Le préfet des Alpes-Maritimes évoquait, lundi, « une quarantaine de clusters dans le département, principalement dans les établissements médicosociaux et les entreprises ». Avant de qualifier de « très préoccupante » la situation au coeur des Ehpad. « Nous avons déjà eu une alerte puisqu’à la demande de l’agence régionale de santé, nous avons dû reconfiner Mougins de la fin juillet jusqu’au 7 août », explique le porte-parole du groupe Korian (1). « À l’époque, une résidente hospitalisée à Cannes pour un problème nonCovid avait été testée positive. » Elle a pu rentrer chez elle, hors de danger et redevenue négative. Les visites ont repris le 8 août au matin, mais dans des conditions repensées. «Au moindre doute, comme aux Chartrons à Bordeaux, tout le monde a été dépisté, des salariés qui rentraient de vacances, asymptomatiques, ont été mis en quatorzaine, et tout est rentré dans l’ordre. »
« Zéro cas positif »
Hier soir, aucun cas positif n’était connu à La Riviera. « Nous prenons d’énormes précautions », souligne le représentant de Korian : «Les visiteurs doivent décliner leur identité et même produire un test négatif de moins de 48 heures s’il y a le moindre cas dans l’établissement. » Le temps le permettant, une personne âgée Covid + mais asymptomatique peut échanger avec ses proches depuis sa fenêtre, ces derniers rassemblés dans le jardin ou sur la terrasse. « Le plus possible, maintenir le lien » pour éviter l’isolement pouvant conduire au phénomène du glissement.
Korian indique avec soulagement qu’il y a eu « très, très peu de décès depuis le mois de juillet », grâce à cette anticipation et à une prise en charge moins difficile à supporter physiquement que l’intubation, pour une personne très âgée. Korian a répondu à la justice. Impossible de réécrire l’histoire, mais on présume que, dans les Ehpad, des intervenants extérieurs ont été les vecteurs. Il semble que le virus soit entré fin février à Mougins. En touchant en deux jours près du tiers du personnel, directeur inclus, ainsi que le médecin coordinateur et l’infirmière coordinatrice. Une crise aiguë dans laquelle d’éventuelles responsabilités devront être établies. 1. Le groupe possède 11 établissements dans les Alpes-Maritimes