Fermetures des bars et restaurants à h dans l’arrière-pays niçois : l’incompréhension
Depuis quelques jours, l’incompréhension gagne les villages et stations de l’arrièrepays niçois. En cause, l’annonce de la préfecture de faire fermer les restaurants et bars à 23 h dans les communes de moins de 2 000 habitants pour limiter la propagation du virus. Alors qu’elle est de 1 h du matin pour les villes. Et c’est bien ça le problème, notamment pour Yann Laugier. Le patron du restaurant Le Refuge ,à Auron, habitué à fermer vers 1 h 30 du matin a poussé un coup de gueule sur les réseaux sociaux. « Je ne comprends pas cette différenciation, expliquet-il au téléphone. 2 h 30 d’activité en moins, même si on est en fin de saison, ça touche mon chiffre d’affaires. Mais c’est surtout l’incompréhension. On nous a imposé ça sans aucune raison, comme si on était plus dangereux. Et quand on voit les gens qui s’entassent dans les bars en bas, dans les villes… » Fermer plus tôt, là où il y a moins de monde. Malgré le faible nombre d’établissements concernés, il y a ce sentiment d’être montrés du doigt, alors que le haut pays reste relativement préservé de l’épidémie. « On n’a pas de retours particuliers : dans la plupart des villages, il n’y a pas grand-chose d’ouvert après 23 h, abonde
Jean-Paul David, maire de Guillaumes et président départemental de l’Association des maires ruraux de France. Ilya une forte mobilisation des maires pour participer à l’effort. Mais c’est vrai qu’il y a une interrogation profonde autour de cette différence de traitement, symbolique : pourquoi cette rupture d’égalité ? »
Les stations inquiètes pour la saison hivernale
Concrètement, pour les restaurants, cela veut dire tout de même dire arrêter le service à 22 h. Mais ce sont surtout les stations, qui vivent beaucoup le soir, en haute saison, qui se rongent les sangs. Et si cette décision, pour l’instant valable jusqu’au 15 octobre inclus, était prolongée cet hiver ? «Le signal inquiète beaucoup d’établissements du village et de la station, relaye Mylène Agnelli, maire d’Isola. Là, c’est la fin de la saison d’été, c’est moins préoccupant. Mais ils se demandent si cela va se reporter cet hiver. Déjà qu’ils ont perdu un mois de saison avec le confinement… En plus, en ce moment, c’est la période où ils recrutent les saisonniers. Ils se demandent ce qu’ils doivent faire ».