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Mathieu Bodmer a raccroché les crampons pour revêtir le costume de consultant. Il raconte
Après plus de matchs en pro, presque autant de buts que de passes décisives (b, p), Mathieu Bodmer a mis un terme à sa belle carrière à ans. Parmi les huit clubs français traversés (Caen, Lille, Lyon, PSG, StEtienne, Guingamp, Amiens), l’élégant milieu de terrain a laissé une trace indélébile à l’OGC Nice. Son influence a rayonné sur le terrain, mais en coulisses aussi, quand Ben Arfa a accepté de suivre son ami pour une saison - qui reste dans les annales. C’est Mediapro et Téléfoot qui bénéficient désormais de l’expérience de “Bod”. Une nouvelle vie de consultant qui le séduit.
Mathieu, sympa cette nouvelle vie de consultant ?
C’est intéressant. Je regardais déjà beaucoup de matchs quand j’étais joueur, maintenant il faut davantage rentrer dans l’analyse. Je prends des notes, je prépare mes interventions en plateau pour être le plus clair et le plus pertinent possible, j’ébauche aussi quelques questions à poser aux invités en plateau... Je touche un peu à tout, ça me plaît. Puis je me retrouve avec pas mal d’anciens joueurs dans l’équipe, c’est sympa.
D’ailleurs vous pourriez faire une sacrée équipe de foot réduit avec Nivet, Cheyrou, Balmont, Douchez, Lizarazu, Jallet, Abriel...
Normalement pour le tournoi des chaînes de télé, on n’est pas trop mal (rires). Toutes les semaines on se fait
‘‘ un “five” (foot à ndlr), certains matins on joue au padel, on arrive à trouver du temps pour les activités sportives.
C’est la proposition de Téléfoot qui a précipité ta retraite sportive ou tu avais déjà pris la décision d’arrêter ?
Tout était réuni. Le confinement, l’arrêt de la saison, la descente d’Amiens en Ligue , la proposition de contrat qui n’a jamais été vraiment franche... ça faisait déjà quelques années que certaines chaînes me sollicitaient, mais j’avais encore envie de jouer. La présentation du projet Mediapro et les échanges avec les anciens pros m’ont poussé à me laisser tenter.
Avec un petit pincement au coeur, forcément, de raccrocher les crampons ?
C’est toujours compliqué. Le plus embêtant, c’est de ne pas finir sur le terrain. Avec une descente en Ligue un peu étrange parce que le championnat n’est pas fini. Mais c’est une période bizarre pour tout le monde, j’ai conscience que ce n’est pas le plus important. Des personnes ont perdu leur travail, d’autres ont laissé des familles en deuil. J’ai eu la chance de retrouver rapidement une activité dans le foot, il y a pire que moi.
Aans,le confinement t’a poussé à une remise en question personnelle ?
Oui parce que c’est la première fois de notre vie qu’on passait du temps en famille réellement. J’ai profité de ma femme et de mes filles pendant deux mois, j’ai vu un peu mes fils (il a quatre enfants ndlr). Tu te dis que t’aimerais faire ça un peu plus souvent. Tu réfléchis à faire autre chose, puis arrive une proposition avec de belles responsabilités dans une émission, en région parisienne, ce qui me permettait de revenir sur Paris. Encore une fois, tout était réuni.
En tant que Parisien, tu as cru à la victoire en Ligue des champions ?
Avant le match, oui. Pendant le match, non ! (rires) Paris peut marquer rapidement mais tu sens qu’il y a une grosse différence avec le Bayern Munich, une grosse cylindrée. Qui ne panique pas, qui a l’expérience des gros rendez-vous en demie, en finale... C’est ce qu’il manque au PSG.
Cette première finale peut être un tournant dans l’histoire du club ?
Perdre une finale, c’est aussi emmagasiner de l’expérience. La formule était un peu étrange sans match retour, avec un quart, une demie et une finale en jours. Mais Paris a maîtrisé sa demifinale facilement, ils n’ont pas eu peur de l’enjeu. Et avec la Covid, des joueurs comme Neymar ou Mbappé, qui auraient pu partir dans un contexte différent, vont rester. Le PSG va peut-être avoir une surface financière plus large que les autres pour se renforcer et rester parmi les favoris sur les deux prochaines saisons.
Avec la demie de Lyon aussi, ce sont des parcours qui rassurent sur la qualité de notre Ligue ?
C’est top. Lyon élimine quand même la Juve en aller-retour, sort City en quart, et en demie contre le Bayern, ils ne sont vraiment pas ridicules. Vu les situations en début de match, s’ils ouvrent le score ce n’est pas un scandale. Le problème, c’est que l’OL va en revanche perdre ses gros joueurs en l’absence de Coupe d’Europe cette saison.
Ton avis sur l’OGC Nice - ?
C’est intéressant, la doublette d’attaquants est ultra-efficace. Avec Rony Lopes, ça peut faire un bon trio. Après, on observe un petit
‘‘ manque d’expérience parfois, ils ont manqué de caractère aussi face à une belle équipe de Montpellier. Ils se sont fait marcher dessus. Mais si Schneiderlin peut enchaîner toute la saison, ça peut être une bonne arrivée dans l’entrejeu.
Il y a Dante aussi, ils ont réussi à garder Benitez, le projet continue. Avec un actionnaire comme Ineos, ce stade, ce coach et cet effectif, l’OGC Nice doit viser le haut de tableau tous les ans.
La paire Gouiri-Dolberg te rappelle d’autres binômes aussi complémentaires à l’OGC Nice ?
Avec Ben Arfa, il y avait un joli trio avec Germain et Plea. Le -- losange avait bien fonctionné. Le binôme Mario-Plea aussi, mais dans un registre différent. Gouiri et Dolberg sentent le foot, mais pour moi ils n’ont pas le même profil que les joueurs cités avant. Dolberg, c’est vraiment un joueur axial, un bon point d’appui, un gros finisseur. Alassane et Valère faisaient beaucoup d’efforts, Mario en faisait moins mais c’était un excellent finisseur.
Le projet axé sur les jeunes, ça te parle ?
On est dans une ère de trading, Monaco l’a bien fait, Campos continue avec Lille. Dolberg a coûté un peu plus cher, mais Gouiri, selon moi, c’est un sacré coup. En espérant qu’il fasse une ou deux grosses saisons et pouvoir le vendre millions pour bâtir un effectif différent sans que ton investisseur mette autant d’argent. Julien Fournier, Jean-Pierre Rivère, je sais comment ils réfléchissent et un euro, c’est un euro. Même si ce n’est plus leur argent, comme c’était le cas avant, je sais qu’ils ne feront jamais n’importe quoi.
Manque une recrue selon toi dans l’entrejeu ?
J’aime beaucoup Boudaoui, il est régulièrement blessé mais il a un bon potentiel. Je pense aussi que Claude-Maurice exprimerait plus son potentiel en que sur un côté, d’autant qu’il joue souvent à droite et je préfère le voir à gauche. Mais connaissant le club, ils vont sortir un de leur chapeau à la fin. Ils ont vendu Tameze, prêté Sacko, Cyprien suivra et ils vont réinvestir.
Les supporters sont plutôt critiques sur la qualité de jeu.
Tonavis?
Les Niçois, pendant des années ils ont mangé du caviar ! (rires) L’année de Ben Arfa ça jouait bien, Lucien Favre derrière c’était le top du top .... Avec des effectifs loin d’être ridicules, suffit de voir où sont partis les joueurs. Là, il y a de jeunes joueurs, ils ont encore du travail dans la volonté de conserver le ballon, de repartir de derrière. Trouillet, Sylvestre, peut-être un peu Brazao, des joueurs vont montrer le bout de leur nez en Coupe d’Europe. L’Europa League les fera grandir plus vite.
Le plus embêtant, c’est de ne pas finir ma carrière sur le terrain ”
Gouiri, c’est un sacré coup ”
Paris reste favori pour ce NicePSG ?
Paris aura plus de pression avec zéro point en matchs. Ils vont aller à Metz sans Mbappé, Neymar, Paredes... (Ce soir ndlr) Il faut voir combien de matchs ils vont prendre, mais entre les suspendus et la Covid, l’entraîneur va commencer à se gratter la tête. Le PSG reste malgré tout le grandissime favori de la Ligue . Nice sera l’outsider.