Monaco-Matin

Micro-lycée : les  grands défis de la rentrée scolaire

Unique dans le 06, cette structure vient en aide aux jeunes décrocheur­s. Renforcer la relation élève-professeur, personnali­ser l’emploi du temps… le dispositif évolue avec la réforme du lycée

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Phobie, dépression, problèmes familiaux… Les raisons du décrochage scolaire sont multiples. Pour « rattraper » les jeunes en difficulté, il existe une structure de retour à l’école (SRE) unique dans le départemen­t des Alpes-Maritimes : le micro-lycée de Menton (1). Créé en 2010 au sein du lycée Pierreet-Marie-Curie, il permet un accompagne­ment personnali­sé d’élèves qui souhaitent décrocher le baccalauré­at. Cette année, treize jeunes « décrocheur­s » (11 garçons et 2 filles), âgés de 16 à 22 ans, ont intégré la filière. Il s’agit d’une promotion un peu particuliè­re car, dix ans après sa création, le micro-lycée de Menton connaît plusieurs changement­s. Tout d’abord, Thierry Sitter-Thibaulot devient le professeur référent (2). De plus, l’enseigneme­nt évolue afin de s’adapter au nouveau bac qui se décline désormais en spécialité­s. Quatre grands défis attendent le « micro-lycée ».

1. Un emploi du temps plus personnali­sé

Avec la réforme du bac, les élèves du micro-lycée bénéficier­ont d’un emploi du temps plus personnel. Histoire-géographie, langues, mathématiq­ues, sciences économique­s et sociales… ils pourront choisir leurs matières de prédilecti­on. « Sur 28 heures de cours par semaine, le lycéen aura la possibilit­é d’aller au cours de mathématiq­ues plutôt qu’à celui de management. L’idée est de s’adapter à l’élève et de rendre l’enseigneme­nt plus souple », précise le proviseur du lycée Curie, Dominique Ramo. Très régulièrem­ent, des rendezvous « Cap réussite » permettron­t de faire un point sur le projet pédagogiqu­e du lycéen.

2. Une ouverture vers les filières générales

Jusqu’à maintenant, l’élève du micro-lycée pouvait passer un bac STMG voire un bac L au bout de deux ans (une année de microlycée, puis une année de terminale dans une classe dite « classique »). Aujourd’hui, la structure de « raccrochag­e » ambitionne d’aider les jeunes à obtenir un bac STMG mis aussi un bac général, quelle que soit la spécialité. « La réforme du lycée permet de décloisonn­er les filières et ouvre le champ des possibles même aux spécialité­s scientifiq­ues », précise Thierry Sitter-Thibaulot.

3. Renforcer la relation élève-professeur

Au fil des années, l’équipe pédagogiqu­e du micro-lycée s’est rendu compte que, dans certains cas, les parents pouvaient être une source de stress pour l’élève. « Bien sûr, la famille reste un interlocut­eur très important de cette formation. Mais nous allons essayer de privilégie­r la relation directe entre le lycéen et le professeur. De plus, la grande majorité de nos décrocheur­s sont majeurs. L’idée est aussi de les responsabi­liser », justifie Thierry Sitter-Thibaulot.

4. Attirer un plus grand nombre de candidats

« Nous avons parfois eu des promotions de cinq ou six élèves, c’est trop peu. Pour créer une dynamique positive, il faut une quinzaine d’élèves », explique Dominique Ramo. Les conditions d’admission du microlycée pourraient être assouplies pour la rentrée 2021-2022. En effet, à ce jour, le candidat doit avoir quitté le système éducatif depuis au moins six mois ou plusieurs années « Nous devons encore y réfléchir mais la condition première pour rentrer au micro-lycée doit être avant tout la motivation. »

1. Il existe un lycée similaire au lycée Bonaparte de Toulon.

2. Il remplace Florence Lagache qui a été la coordinatr­ice du micro-lycée pendant dix ans.

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Cette année, treize élèves ont fait leur rentrée au micro-lycée de Menton.

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