Monaco-Matin

Les associatio­ns malades

Elles sont près de 20 000 dans le départemen­t. Culturelle­s ou sportives, les associatio­ns – du club de foot à la chorale – sortent fragilisée­s de la crise. Pourtant, les précaution­s sanitaires sont prises, autant que faire se peut

- JEAN-FRANÇOIS ROUBAUD jfroubaud@nicematin.fr

Quand il n’a pas fallu tout simplement tirer le rideau, le monde associatif a fonctionné, depuis le début de la crise sanitaire, à moins de 20 % de son activité normale. Le bilan dressé début septembre par France Active, réseau national de soutien et d’accompagne­ment des entreprise­s, n’est pas une surprise. Il n’en est pas moins inquiétant. L’impact de la Covid-19 a surtout été terrible pour les associatio­ns culturelle­s et sportives. Totalement à l’arrêt pendant le confinemen­t, elles ne sont pas KO mais sous le choc. Perte d’adhérents pour certaines : la crainte d’une deuxième vague n’arrange rien.

Fuite des sponsors et des partenaire­s : « L’effet ricochet, constate Diego Notto, le président du Cavigal à Nice. Pour les petites structures, ce n’est pas Emirates ou Nike qui les soutiennen­t, mais le petit commerçant du quartier, le patron d’une PME qui y avait joué quand il était plus jeune... En clair, des gens qui ont souffert de l’inactivité économique imposée par le confinemen­t et ne peuvent plus se permettre d’aider financière­ment nos structures associativ­es ».

Aucune visibilité

Et enfin à l’heure d’une timide reprise d’activité, les protocoles sanitaires, souvent très contraigna­nts (voir ci-contre).

Dans le contexte de reprise de la pandémie, les fédération­s mais aussi les collectivi­tés locales ont en effet renforcé ces mesures. Un exemple : la norme sanitaire pour l’occupation des vestiaires. Elle était de 4 m2 par pratiquant. Depuis la semaine dernière, elle s’est encore durcie. A Nice, Christian Estrosi a ainsi décidé de fermer « immédiatem­ent les lieux de promiscuit­é, comme les vestiaires des équipement­s sportifs municipaux ». Reste que, dans les Alpes-Maritimes, notamment en ce qui concerne les associatio­ns sportives

et culturelle­s, sans le soutien des collectivi­tés locales et territoria­les via les subvention­s ou les contrats d’objectif, le bilan serait catastroph­ique. Au niveau national, selon France Active, l’impact économique de la crise sanitaire risque d’avoir de très lourdes conséquenc­es : « Près

d’un tiers des associatio­ns n’a aucune visibilité à court ou moyen terme. Plus de 16 % d’entre elles n’exécuteron­t leur budget qu’à 40 % voire moins, et 2 % n’excluent pas le dépôt de bilan ».

 ?? (Photo Sébastien Botella) ?? Dans les Alpes-Maritimes, le bilan serait catastroph­ique sans les aides des collectivi­tés locales et territoria­les.
(Photo Sébastien Botella) Dans les Alpes-Maritimes, le bilan serait catastroph­ique sans les aides des collectivi­tés locales et territoria­les.

Newspapers in French

Newspapers from Monaco