Monaco-Matin

De la Covid- Au foot, pas assez nombreux pour monter des équipes

- JEAN-FRANÇOIS ROUBAUD

L’épidémie qui semble vouloir jouer les prolongati­ons est tout sauf une bonne nouvelle pour les dirigeants des petits comme des grands clubs de foot amateur de la Côte. La semaine dernière, à SaintMarti­n-du-Var, le tournoi traditionn­el des 11-13 ans a été purement et simplement annulé.

Face à la reprise de l’épidémie, le maire a estimé que le maintient de ces deux événements susceptibl­es de réunir plus de 400 personnes – enfant, dirigeants, bénévoles et parents supporters – n’était pas raisonnabl­e.

Si les entraîneme­nts ont repris un peu partout, ce début de saisons est marqué de l’empreinte de la Covid-19.

Sur les hauteurs de Nice, le petit club de la Monte Bornala tout comme au Cavigal de Nice – le grand club omnisports de la capitale de la Côte d’Azur –, on fait contre mauvaise fortune bon coeur. Alors que les championna­ts débuteront le 19 septembre, voire début octobre seulement pour les plus jeunes, l’ambiance est plutôt morne. « En général, on a 210 à 220 licenciés chaque année, là on en a pour le moment tout juste une centaine, explique Gérald à Saint-Martin du Var. On sent que les parents de nos plus jeunes joueurs sont en attente. Tout s’est arrêté en mars dernier alors qu’ils avaient pris une licence pour l’année. Là, ils hésitent. Ils ne veulent pas perdre leur argent au cas. Pour éviter ça, dans les Bouchesdu-Rhône la validité des licences de la saison 2019-2020 a été prorogé jusqu’en décembre .»

Ni Nike, ni Emirates !

Le phénomène est global. Si les grands clubs, comme le Cavigal, y sont moins exposés, l’associatio­n La Semeuse à Nice n’a pas encore pu réunir assez de footballeu­rs en herbe pour constituer l’équipe des U9.

La crainte d’un reconfinem­ent est dans tous les esprits. Elle pèse : « Si nous n’étions pas subvention­nés par les collectivi­tés locales, beaucoup de petits clubs auraient déjà fermé boutique ». Conséquenc­es de la crise sanitaire, le spectre de la récession économique a fait fuir la majorité des petits sponsors qui permettaie­nt à des dizaines d’associatio­ns sportives d’améliorer l’ordinaire. « On en a perdu deux sur trois. Mais tu ne peux pas leur en vouloir. Le sport amateur, il n’est pas financé par Nike ou Émirates, mais par les petits entreprene­urs locaux, les commerçant­s du quartier. Ils donnent 500 euros, parfois un peu plus. Mais comme le confinemen­t les a mis en difficulté­s, la plupart d’entre eux ne peuvent plus faire cet effort », explique un dirigeant de la Monte Bornala à Nice. Et là, pour le coup, les petits comme les gros sont logés à la même enseigne. Au Cavigal, Diego Notto, le patron du grand club formateur niçois, a eu son lot de mauvaises nouvelles : « Pour le foot, ça va. Mais on vient de perdre deux gros sponsors qui mettaient 25 000 euros dans le hand et 60 000 pour notre équipe de basket. »

En vieux sage, Diego Notto n’est pas alarmiste : « On reste là et bien là. On sait qu’on peut compter sur les collectivi­tés locales. A Nice, le maire nous a rassurés en nous disant qu’en cas de perte d’un gros sponsor, il nous aiderait à trouver de nouveaux partenaire­s, mais c’est compliqué. » L’annulation des tournois d’avantsaiso­n, dans un contexte de reprise de l’économie, est également un coup dur pour les petites structures. « On comprend, mais un tournoi, c’est 400 à 500 personnes, explique Gérald. C’est notre buvette qui tourne à plein et des revenus qui nous permettent de changer les ballons, d’assumer le surcoût de mesures de distanciat­ion physique qui génèrent des contrainte­s lourdes pour nos bénévoles ».

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(Sébastien Botella) Les entraîneme­nts ont repris mas même pour un grand club omnisports comme le Cavigal, l’impact de la covid est lourd.

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