Le sort des dauphins une nouvelle fois devant le conseil d’Etat
L’association One Voice a saisi une nouvelle fois le conseil d’Etat afin d’obliger l’Etat a prendre un arrêté assurant le même degré de protection que celui pris en 2017, qui fixait les caractéristiques générales et les règles de fonctionnement des établissements présentant des cétacés au public. Il en existe trois en France, au premier rang desquels le Marineland d’Antibes, le Parc Astérix (Oise), et la Cité de Marine de Port Saint Père (Loire-Atlantique).
Cet arrêté de 2017, pris à la hâte par la ministre l’environnement Ségolène Royal à la veille de quitter le ministère, tendait clairement à terme à mettre fin à la détention des dauphins et orques dans les parcs d’attractions, notamment avec l’interdiction de leur reproduction. Furieux de cette mesure, les représentants des parcs avaient obtenu l’annulation de l’arrêté. A l’évidence, c’est le manque de concertation, conséquence de la précipitation de sa publication qui a fait exploser l’arrêté en question. Celui pris en 1981, jugé bien insuffisant par One Voice, a alors été automatiquement réhabilité. L’association réclame donc une nouvelle législation ainsi que le versement d’une somme de 500 000 euros à titre de dommages et intérêts en réparation « du préjudice moral aux intérêts qu’elle défend ».
Hier à Paris, le rapporteur public du conseil d’Etat, sans entrer dans les conditions de détention des dauphins dans les parcs, a sèchement retoqué la demande de l’association, en rappelant « qu’avant d’exiger un nouveau texte, il fallait démontrer l’insuffisance de celui existant. Or, La requête de l’association est très faible et à aucun moment elle ne prouve que l’arrêté de 1981 ne respecte pas le droit des animaux. Nous sommes face à une absence totale de démonstration ! » Avant de demander le rejet de la requête, le magistrat parisien s’est autorisé une « remarque générale » en doutant du bien-fondé de la demande de réparation financière de One Voice et doutant que « cela serve la cause qu’elle défendait… ». Décision du conseil d’Etat dans les prochaines semaines.