Monaco-Matin

Avis de gros temps

- DENIS CARREAUX Directeur des rédactions du groupe Nice-Matin edito@nicematin.fr

En cette période troublée, les politiques filent allègremen­t la métaphore météo. Nicolas Sarkozy, qui concède dans les premières pages de son livre sa fascinatio­n pour les phénomènes climatique­s bat tous les records de vente avec Le Temps des tempêtes, récit de la première partie de son quinquenna­t marquée notamment par la crise de . Pour sa première sortie publique depuis son départ de Matignon, début juillet, Edouard Philippe a choisi le même registre. « Je pense que nous allons affronter une tempête », a-t-il prédit à Octevilles­ur-Mer (Seine-Maritime) où il venait soutenir une candidate LR aux sénatorial­es mercredi soir. D’après l’ex-Premier ministre qui redoute des « temps difficiles », la tempête soufflera fort. Il l’affirme, celle-ci sera « économique, sanitaire, et peutêtre sociale, peut-être politique ». La prophétie de notre Mme Irma du Havre n’est pas d’une originalit­é folle. Nous sommes bel et bien encore dans l’oeil du cyclone et personne ne peut aujourd’hui « Et si [en 2022] les Français, évaluer l’impact repoussant le duel annoncé réél de cette crise inédite Macron-Le Pen, décidaient qui a de se tourner vers une figure plongé le pays dans un rassurante, valeur refuge confinemen­t d’un pays en perdition ? » total il y a tout juste six mois. Dans ces conditions, échafauder des hypothèses dans la perspectiv­e de la présidenti­elle de  n’a guère de sens. L’ascension express de François Fillon lors de la primaire de la droite, sa chute tout aussi brutale, l’émergence inattendue d’Emmanuel Macron ont démontré, en , que les scénarios écrits d’avance ne se concrétise­nt pas. Au coeur de la tempête politique, des personnali­tés peuvent surgir de nulle part, des pantins sortir de leur boîte. De Bigard à Zemmour, le choix ne manque pas...

Et si, à l’inverse, dans la « très forte bourrasque » annoncée par Edouard Philippe, les Français, repoussant le duel annoncé Macron-Le Pen, décidaient de se tourner vers une figure rassurante, valeur refuge d’un pays en perdition ? Toujours numéro un au classement des personnali­tés politiques préférées des Français, sorti quasi indemne de ses trois années à Matignon, Edouard Philippe a clairement la tête de l’emploi. En réserve de la République, Nicolas Sarkozy a aussi le profil du « recours ». Lui qui ne donne jamais autant l’impression de vouloir revenir en politique que quand il répète n’en avoir aucune envie, pourrait bien être tenté d’endosser le costume du capitaine chargé de ramener le bateau France à bon port.

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