L’Europe atteinte par les fumées des gros incendies californiens
Les incendies qui font rage depuis des semaines dans l’ouest des Etats-Unis sont si puissants que la fumée qu’ils dégagent s’est propagée jusqu’en Europe, et risquent d’être encore attisés dans les prochains jours par des vents violents attendus en Californie. Depuis qu’il a commencé ses observations satellites, en 2003, le service européen Copernicus sur le changement climatique n’avait jamais relevé des données d’une telle ampleur. L’activité de ces incendies « sans précédent » est, selon l’organisme, « des dizaines à des centaines de fois plus intense » que la moyenne. Des quantités inédites de carbone ont déjà été relâchées dans l’atmosphère. Et la fumée, particulièrement dense, a traversé tout le pays et l’Atlantique.
« Le fait que ces incendies émettent tellement de pollution dans l’atmosphère que nous pouvons encore voir de la fumée épaisse 8 000 km plus loin reflète à quel point ils sont dévastateurs, en termes d’ampleur et de durée », a souligné, mercredi, Mark Parrington, scientifique du service de surveillance de l’atmosphère de Copernicus.
Le plus gros des fumées est concentré sur la côte ouest des Etats-Unis, où la qualité de l’air des grandes villes californiennes de Los Angeles et San Francisco, ou celles plus au nord de Portland (Oregon) et Seattle (Etat de Washington), compte actuellement parmi les plus mauvaises au monde. Depuis des jours, elle est classée comme « malsaine », voire localement dangereuse, par les autorités locales et certains commencent à s’inquièter des conséquences sanitaires d’une telle exposition aux fumées.
Vents violents
Plus de 17 000 pompiers, épuisés par leur lutte sisyphéenne contre les flammes depuis la mi-août, sont à pied d’oeuvre dans le seul Etat de Californie, le plus touché, avec quelque 25 foyers d’envergure.
Et le gouverneur Gavin Newsom a mis en garde contre les vents de « Santa Ana », violents et chargés d’air chaud et sec, qui sont attendus sur la Californie dans les jours à venir et risquent d’aggraver une situation déjà tendue.
L’Etat a déjà subi plus de 7 600 feux cette année, contre moins de 5 000 durant tout 2019, et la saison des incendies de forêts dure traditionnellement jusqu’en novembre, a rappelé Gavin Newsom.