Sarah El Haïry : « La jeunesse demeure notre priorité »
Nommée le 26 juillet dernier, la secrétaire d’État chargée de la Jeunesse et de l’Engagement est en visite, aujourd’hui, dans l’Est-Var. Elle met en avant les efforts sans précédent en faveur des jeunes
En vous rendant dans un lycée, vous vous attendez sans doute à être interpellée sur la « tenue républicaine » ?
Je viens à la rencontre des lycéens et des enseignants pour parler de république, pour parler de citoyenneté, de ce qui fait vibrer notre pays, pour discuter sur la façon dont nos valeurs républicaines doivent vivre et doivent trouver chair au quotidien. Mais si la question de la tenue républicaine se pose, je n’aurai aucune difficulté à expliquer, à partager la pensée de mon ministre de tutelle. D’autant moins que je partage son analyse. L’école n’est pas un lieu comme les autres. Le lycée n’est pas un lieu comme les autres. On ne porte pas les mêmes tenues quand on est à l’école ou à la plage. Une tenue républicaine est une tenue de bon sens qui permet d’aller en cours, d’aller apprendre, d’aller interagir et de grandir.
Un mot sur le mouvement du « septembre » qui constitue une forme d’engagement de la jeunesse.
Je soutiens tous ces jeunes qui s’engagent dans des associations, qui effectuent un service civique, qui intègrent des classes Défense, qui s’engagent auprès de nos pompiers… Sur le mouvement que vous citez, j’entends qu’on lutte contre les inégalités fillesgarçons, j’entends qu’on lutte contre les stéréotypes, contre les violences faites aux filles dans la rue, mais le bon sens doit primer quand on va à l’école, au collège ou au lycée. L’espace public, la rue, la plage, la maison… Ce n’est pas la même chose que l’école. À l’école, le plus important est d’abord et avant tout le bon sens. Et ça vaut pour les garçons, comme pour les filles.
Les semaines de l’engagement se terminent. Vous la trouvez comment la jeunesse française ?
Notre jeunesse, elle est belle. Notre jeunesse, elle est engagée. Elle l’a prouvé pendant le confinement en apportant des paniers repas ou des courses à nos grands-parents, ou en téléphonant pour s’assurer que les personnes isolées n’avaient besoin de rien. Cette jeunesse-là, j’en suis très fière et je suis là pour l’accompagner, pour l’aider à sortir de cette crise. Quand on regarde la plateforme jeveuxaider.gouv.fr lancée pendant le confinement, plus de la moitié des personnes inscrites étaient des jeunes qui n’avaient pas d’autre engagement. On est donc face à une jeunesse qui se lève, qui a envie d’aider et surtout qui se sent concernée. Cette jeunesse qui réinvente notre manière de manger, de vivre, qui nous challenge au quotidien, qui marche pour le climat, elle a foi en la vie. À nous de l’accompagner.
Comment se faire entendre de jeunes à qui on impose encore des contraintes ?
Ce que je vois surtout c’est un gouvernement qui choisit la jeunesse comme priorité. Et ce ne sont pas que des mots, mais des actes très concrets. Quand, avec la volonté du Président et du Premier ministre, on met en place un plan « un jeune, une solution » auquel on consacre , milliards d’euros, ce n’est pas juste une déclaration d’amour, c’est une preuve d’amour ! Je ne nie pas pour autant les contraintes qu’on impose à cette jeunesse. Je n’ignore pas que porter un masque, ne pas vivre comme d’habitude, est encore pire à supporter pour elle. Mais c’est la seule manière que nous avons, aujourd’hui, pour ne pas être reconfinés et protéger ceux qu’on aime.