Saint-Martin-Vésubie : avalée par les flots, la brigade est sur le pont
Engloutie totalement. La brigade de gendarmerie de Saint-Martin-Vésubie a été emportée dans la Vésubie : le bureau opérationnel et deux logements. Par miracle, il n’y a pas eu de victimes. Seul reste sur pied, mais en équilibre instable, le bâtiment des familles, désormais interdit. Le personnel, choqué, a été mis en repos.
Le défi n’était pas mince. Assurer la continuité du service, et recréer une brigade de toutes pièces. C’est Alexandre Dussenne, maréchal des logis chef, qui en est désormais le commandant adjoint par intérim.
Le parc national du Mercantour a immédiatement fait de la place et dégagé deux étages pour les accueillir. Les hommes de la brigade patrouillent donc, au contact de la population. D’abord pour sécuriser, et rassurer. Un échange, une main sur l’épaule, une personne âgée qu’on aide à transporter. «Ilyaeuénormément de personnes sinistrées. On se doit, nous la gendarmerie, de maintenir une présence. » Recréer une brigade de toutes pièces, pas simple : « C’est toute la force de la gendarmerie, on sait s’adapter », sourit-il.
Le Peloton de gendarmerie de haute montagne (PGHM) est constitué d’alpinistes. Le travail de secours à personnes terminé, ils se concentrent désormais à sécuriser tous les corps de métiers. Certains ont besoin de passer une ligne électrique, une tyrolienne, d’autres de dégager les embâcles. À chaque fois le PGHM des Alpes-Maritimes répond présent. Cinq PGHM d’autres départements sont venus en renfort. « Nous continuons également à reconnaître les vallons isolés, comme ceux de la Madone et du Boréon, en amont. Nous recherchons des indices, comme des véhicules », confie Philippe Grosskost, adjoint au commandant du PGHM de SaintSauveur-sur-Tinée. À qui appartiennent ces voitures, ses occupants étaient-ils dedans ou en sécurité ailleurs ? « Un travail de longue haleine », confie-t-il.