« Je fais la guerre autour de moi pour le dépistage »
Laura Tenoudji-Estrosi est la marraine de la campagne niçoise d’Octobre rose contre le cancer du sein. L’épouse de Christian Estrosi évoque la maladie, mais aussi son amour solaire pour Nice
La lutte contre le cancer du sein, Laura Tenoudji-Estrosi l’a profondément accrochée au coeur. Avec dix-huit autres personnalités (Line Renaud, Zabou Breitman, Françoise Laborde, Cécile de Ménibus…), l’épouse du maire de Nice a initié une campagne de sensibilisation au dépistage du cancer du sein, parue dans Le Journal du dimanche. C’est également la journaliste de Télématin, première dame de Nice, qui est marraine niçoise de la campagne 2020 d’Octobre rose. Cette maladie et surtout son combat, Laura Tenoudji-Estrosi en parle avec beaucoup de lucidité, de détermination, mais aussi d’espoir.
Pourquoi cette cause vous touche-t-elle ? Avez-vous été concernée de près par le cancer du sein ?
Je n’ai pas été concernée de près, mais de par mon métier, je rencontre beaucoup de jeunes femmes entrepreneuses, qui elles, sont ou ont été touchées. Toutes disent merci au dépistage. Il peut sauver des vies. Un cancer pris trop tard sera moins bien soigné. Chaque femme court le risque d’être concernée demain et je fais la guerre autour de moi, à ma mère, à mes copines pour le dépistage.
Je ne suis pas hypocondriaque, mais j’ai vu trop de filles et de femmes impactées.
Si on n’a pas d’antécédent, au plus tard, à ans, il faut se faire dépister. Après tout, ça fait moins mal que le test PCR de la Covid- !
Donc, Octobre rose doit être une histoire à partager entre toutes les femmes ?
Absolument ! Et il faut aussi se poser la question : de quand date mon dernier dépistage ? Il ne faut pas non plus omettre l’autopalpation, même chez les plus jeunes.
Vous revoilà première dame de Nice. Dans cette nouvelle mandature, défendrez-vous d’autres causes ?
Bien sûr ! C’est dans mon ADN d’être engagée. Je défends le « consommer local », je soutiens quotidiennement des start-up, car je suis régulièrement surprise par la découverte de nouveaux talents.
Le fait de vivre entre deux villes, Nice et la capitale, c’est aussi montrer aux Parisiens, que les talents viennent de partout. Notre région et notre ville en sont très riches et je veux les défendre.
Tout comme je défends le mécénat pour la chirurgie cardiaque, les femmes avec Maty Diouf [adjointe au maire déléguée au Droit des femmes] .Je me sers de mon métier pour trouver les bonnes idées et les dupliquer à Nice et inversement.
Quel est à présent votre rapport à Nice ? Dans quelle proportion habitez-vous ici ?
En période scolaire, je vis quatre jours à Paris et trois jours à Nice. Durant les vacances, je passe davantage de temps à Nice.
Première dame, c’est compliqué ?
Oui. J’en parle avec d’autres épouses d’élus. Lorsqu’on est impliquée dans une ville en tant que femme, on est encore dans un monde machiste. Dommage qu’il n’y ait pas une reconnaissance de ce statut de femme impliquée. Ne pas avoir de rôle officiel, c’est injuste. Aujourd’hui, les femmes ont envie d’autre chose. Moi, je finance tout sur mes propres deniers. Ce qu’on fait pour une ville, c’est du temps qu’on ne consacre pas à sa famille, à son travail.
Qu’aimez-vous le plus à Nice ?
L’éclectisme. Petite, je passais mes vacances ici. Comme d’autres, j’aimais la ville pour sa beauté, le sourire des gens, les couleurs. À présent, ce que j’aime en plus, c’est que derrière tout ça, il y a la richesse culturelle des Niçois. Ils ont des histoires à raconter et un patrimoine incroyable à aimer. L’identité niçoise me fait un peu penser à l’identité corse. Ce sentiment d’appartenance à la fierté des traditions.
Et ce que vous aimez le moins ?
Quelque chose qui va avec : j’apprécie cette identité, mais c’est parfois difficile de se faire accepter. Nice, ça se mérite… Alors, j’aimerais un tout petit peu plus d’ouverture. Mais après tout, c’est la rançon de la richesse de Nice. Vive Nice !