Monaco-Matin

L’industrie 4.0 est une affaire d’humains avant tout

Le Parcours du dirigeant 4.0 de l’UIMM06 vient de s’achever. Le but de cette formation : accompagne­r les dirigeants à transforme­r leur entreprise pour (sur)vivre la 4e révolution industriel­le

- KARINE WENGER kwenger@nicematin.fr

Non, l’industrie n’est pas qu’une affaire de machines, d’automates ou de nouvelles technologi­es aux anglicisme­s intraduisi­bles. C’est aussi une affaire d’hommes. « D’humains, module Daniel Sfecci, président de l’UIMM (Union des industries et métiers de la métallurgi­e) Côte d’Azur lors de la cérémonie de clôture du Parcours du Dirigeant 4.0 qui s’est déroulée jeudi soir dans les tout nouveaux locaux de Ragni à Cagnes-sur-Mer. Une distinctio­n appréciée puisque la première promotion de cette formation était exclusivem­ent féminine. Malgré la Covid, six dirigeante­s azuréennes ont suivi ce programme de neuf mois dont la gestation visait à créer l’entreprise du futur. Pas en ajoutant à l’envi machines et intelligen­ce artificiel­le. Non, en décryptant les mutations de l’environnem­ent industriel pour changer de modèle managérial et rester performant.

Agile et apprenante

Car la 4e révolution industriel­le est en cours. Face à l’accélérati­on des technologi­es de rupture et la complexité croissante des connaissan­ces, les dirigeants n’ont de choix que de s’adapter. « Pourtant, les entreprise­s industriel­les qui se lancent dans la digitalisa­tion échouent souvent », remarque Daniel Sfecci. La raison ? « Les chefs d’entreprise raisonnent en fonction des machines à acheter et pas selon les orientatio­ns qu’ils doivent prendre pour faire progresser leur société. » Le 4.0, c’est de la technologi­e mais au service de l’être humain qui est le point central de la transforma­tion et de l’améliorati­on de l’entreprise.

Philippe Darmayan, président de l’UIMM national, qui s’était déplacé pour l’occasion, enfonce le clou : « L’entreprise de demain vit dans un univers de transforma­tion. Elle doit être agile, apprenante, capable de fonctionne­r dans une période de chaos » que cette année 2020 illustre en tout point. Charge aux patrons de revisiter leur vision du risque, nécessaire à toute transforma­tion : « Les risques ne sont pas forcément des dangers mais des opportunit­és qui peuvent donner envie aux salariés de rejoindre l’industrie. » Avec le télétravai­l, on est entré dans une société de confiance. Le dirigeant doit donc réfléchir à la relation qu’il veut entretenir avec ses salariés ; à l’autonomie, la responsabi­lité et prise d’initiative qu’il leur accorde. Ce travail de prospectiv­e est essentiel. « C’est ce type de fonctionne­ment que l’UIMM est en train de promouvoir. » Pour que la filière industriel­le qui représente 30 % du PIB des Alpes-Maritimes continue à accueillir de nouvelles génération­s.

Quelle France en  ?

Et Philippe Darmayan de se projeter en 2023 dans une société décarbonée et «une France capable de produire ce qu’elle consomme. avec des industriel­s qui apportent des solutions et qui peuvent produire des masques et des médicament­s si une pandémie refait son apparition. »

D’où la nécessité de travailler la compétitiv­ité des entreprise­s. « On a obtenu en 2021 la baisse des impôts de production, il faut oeuvrer pour avoir en 2022-23 une baisse des charges. » Et d’inciter chacun à se projeter pour faire sa propre révolution.

 ?? (Photos K.W.) ?? L’industrie attire aussi des femmes. Pour preuve, la première promotion du Parcours du dirigeant . était exclusivem­ent féminine.
(Photos K.W.) L’industrie attire aussi des femmes. Pour preuve, la première promotion du Parcours du dirigeant . était exclusivem­ent féminine.

Newspapers in French

Newspapers from Monaco