Aux petits soins des faucons
Des acrobates missionnés par la direction de l’Environnement sont descendus le long d’une falaise du Rocher pour nettoyer l’aire de nidification du faucon pèlerin, une espèce protégée
Dans la falaise monégasque du Rocher se cache une petite merveille. Un trésor local que la direction de l’Environnement considère comme une «espèce patrimoniale ». Il s’agit d’un couple de faucons pèlerins.
Certains pourraient s’émouvoir de la présence de seulement deux individus – et trois ou quatre poussins au printemps –, mais Gisèle Beaudoin, administratrice au Conservatoire d’espaces naturels Paca et expert ornithologue, prévient : « C’est une espèce très territoriale, qui a une prédilection pour les falaises maritimes. Il y a un couple tous les 3,5 km environ, et plutôt en contrebas car il est plus facile pour eux de descendre leurs proies que de les remonter. » Des proies sur lesquelles ils fondent à environ 200 km/h, faisant de lui l’oiseau le plus rapide du monde.
Des proies qu’ils consomment et qu’ils apportent à leurs petits qui les dévorent dans la cavité. Et c’est précisément pour débarrasser le couvert que deux cordistes de l’entreprise locale EMTA sont descendus le long de la falaise. Une opération précédemment menée en 2010. « Le nettoyage des aires de nidification est important, car cela permet de connaître son régime alimentaire, de savoir s’il consomme essentiellement des oiseaux locaux ou saisonnièrement des migrateurs », poursuit Gisèle Beaudoin. Ce que l’on sait déjà ? «Le couple d’ici a une prédilection pour la tourterelle des bois, qui est un migrateur qui passe ici. » Et quand il n’y en a pas ? « Ils n’ont pas de problèmes de nourriture, le pigeon bizet est présent en abondance. »
Le précédent nettoyage avait permis de récolter des données, mais la période d’accumulation des restes était inconnue. Cette fois, on saura ce qui a été consommé pendant ces dix dernières années, et on connaîtra donc mieux le rôle du faucon pèlerin dans l’environnement monégasque, où, entre autres, il régule la population des pigeons. Un travail essentiel pour Ludovic Aquilina, de la direction de l’Environnement : « C’est en la connaissant bien qu’on arrivera à mieux protéger l’espèce. »