Charles-Ange Ginésy, président du CD06 : « Il faudra 200 M€ de plus pour la Roya »
Son déplacement hier dans toute la vallée de la Roya n’a laissé aucun doute au président du Département Charles-Ange Ginésy : « L’état dans lequel j’ai découvert la Roya, notamment au niveau routier, nécessitera de débloquer 200 millions d’euros supplémentaires pour que les habitants retrouvent la liberté totale de circuler ».
Dès lors que la toute première estimation à chaud la semaine dernière tablait sur 840 millions d’euros dont 500 millions pour la seule reconstruction du réseau routier, l’enveloppe dépassera le milliard d’euros : « Nous pensions que les crues avaient emporté trente-deux kilomètres de route, mais dans l’intervalle le temps a, hélas, fait son oeuvre : l’affouillement post-catastrophe a contribué à détruire ou rendre impraticable cinquante kilomètres de chaussée. »
Pas question de renoncer malgré l’importance de l’investissement. Sur place, le président du CD06 a mis les mains dans le cambouis. « Je suis venu vérifier que nous sommes en action », lance-il se félicitant qu’enfin, fût-ce grâce à une piste réalisée au prix d’empiétement sur des propriétés privées, d’élagage de platanes, d’engravement, la liaison entre Tende et Saint-Dalmas ait pu être rétablie. Poussant un coup de gueule là, en constatant que les très gros engins - les pelles de 35 à 40 tonnes - ne peuvent être acheminés pour que la reconstruction avance aussi vite, « que ces gens, stressés, traumatisés, toujours sous le choc, le méritent ». En direct, devant un groupe de sinistrés, il appelle le directeur de la SNCF : « La réhabilitation du quai d’embarquement de Breil est une urgence. »
Les agriculteurs en danger
Dans les deux Maisons du département, la mobilisation des fonctionnaires - à l’instar des salariés du musée de Tende - l’a « bouleversé » :« Cette solidarité est exemplaire, même s’il faut se battre
parfois. » Et de raconter son combat pour obtenir une dérogation de la Direction Générale des Finances Publique (DGFIP) afin de pouvoir verser en espèces les 1 500 euros d’aide immédiate que le Département a débloqué pour « ceux qui ont tout perdu » .Pourles entreprises et les commerçants, il rappelle que le soutien financier de 5 000 à 10 000 euros a été acté par l’assemblée plénière... Même si l’argent ne fait pas tout : « JeanPierre Cavallo à Saorge, François Riberi à Tende sont inquiets pour la survie de leur cheptel ovin comme bovin. Il leur faut du fourrage et vite ! Je vais faire en sorte que nous puissions sans délai les approvisionner. »
La vie doit reprendre, le président du conseil départemental, qui a conscience que les plus jeunes ont subi un choc traumatique majeur, prend du coup l’engagement que dès la rentrée du 2 novembre, le collège Rusca de Tende soit rouvert. « Le défi, c’est de permettre aux collégiens de Breil aussi de reprendre une vie normale, et nous le tiendrons .»