Monaco-Matin

Alex : le gros chantier

Dans et six stations sur 34 sont détruites. Avant la fin du mois, la totalité des unités provisoire­s sera en place. Il faudra attendre 2 ou 3 ans pour la reconstruc­tion définitive

- STÉPHANIE GASIGLIA sgasiglia@nicematin.fr

La tempête du 2 octobre n’a rien épargné. Tel un bulldozer, impitoyabl­e, elle a tout ravagé dans la Tinée et dans la Vésubie. Maisons, routes, ponts, réseau électrique et d’eau potable, mais aussi les stations d’épuration des eaux usées (Step).

Six d’entre elles n’ont pas résisté au choc Alex. Six Step sur les trente-quatre que comptaient les deux vallées ont été détruites. Il y en a cinquante-trois dans toute la Métropole Nice Côte d’Azur.

Comme pour l’eau potable, rétablir le traitement des eaux usées est l’une priorité de la Métropole. Le chantier a déjà débuté. Christian Estrosi et Jean-Marc Campeggio, le directeur des réseaux et de l’assainisse­ment, font le point.

Évaluation des dégâts

L’évaluation des dégâts sur les Step a été réalisée dans les cinq premiers jours après la tempête grâce à 150 agents territoria­ux et de la régie d’Eau d’Azur mobilisés sur le terrain.

❚ Quelles sont les six stations touchées ?

Quatre ont été entièremen­t emportées dans la vallée de la Vésubie : une à Saint-Martin, deux à Lantosque et la dernière à Roquebilli­ère.

Dans la Tinée, deux stations ont été détruites à Clans. « Certaines ont été englouties par les eaux comme à Saint-Martin, d’autres sont endommagée­s mais irréparabl­es », commente Jean-Marc Campeggio.

❚ Dans quel état sont les réseaux ?

Dix kilomètres de réseaux d’eaux usées ont été démolis par le passage d’Alex : « C’est plus compliqué que pour l’eau potable. Les tuyaux ont un diamètre plus important et il y a des contrainte­s gravitaire­s : il faut une pente. »

❚ Le coût de la remise en traitement ?

Il est estimé à 30 millions d’euros. « Nous avons quasiment planifié la reconstruc­tion » , assure le président de la Métropole, Christian Estrosi.

❚ Première phase : remise en traitement en urgence

Cette première phase a déjà débuté. Le déploiemen­t d’UMT – Unité mobile de traitement des eaux usées – va commencer. Ce sont des stations équipées de filtre sans risque pour le milieu naturel. Deux d’entre elles ont déjà été réceptionn­ées, elles vont être installées « a priori la semaine prochaine » : une pour Saint-Martin-Vésubie, l’autre pour Roquebilli­ère. Il y en aura huit. « Il en faut deux à SaintMarti­n,

deux à Roquebilli­ère pour 2 500 habitants. Il faut d’abord préparer les plateforme­s pour les recevoir. Ensuite, il en faudra deux à Lantosque pour 1 200 habitants et deux à Clans pour 300 habitants ». Le déploiemen­t sera terminé à la fin du mois. Les UMT sont acheminées en convoi par le col de Turini. Elles sont trop volumineus­es pour être héliportée­s : « Elles font 15 tonnes. »

❚ Quel résultat pour la phase d’urgence ?

« Les deux premières stations en cours d’installati­on vont permettre de traiter plus de la moitié des effluents des zones sinistrées », affirme Christian Estrosi. Jean-Marc Campeggio ajoute : « Avec les huit stations installées avant fin octobre, on pourra traiter 95 % des rejets. »

❚ Deuxième phase : des stations en kit

Dans les mois à venir, les réseaux provisoire­s seront reconstrui­ts partout où la topographi­e le permet. Dans les quatre à cinq mois, les huit UMT seront remplacés par des stations biologique­s en kit, qui fonctionne­nt grâce à des bactéries, dont le fonctionne­ment est semblable aux stations d’épuration conçues pour durer. « Elles sont économes en énergie et sans produits chimiques », explique le président de la Métropole. Le directeur de l’assainisse­ment indique : « Les UMT ont un groupe électrogèn­e intégré, celles-ci sont reliées au réseau d’électricit­é. »

❚ Phase de reconstruc­tion pérenne

« On travaille déjà sur un nouveau schéma d’assainisse­ment et de reconstruc­tion définitive des stations d’épuration », précise Christian Estrosi. Il sera présenté d’ici six à douze mois. La phase de reconstruc­tion totale prendra deux ou trois ans. «Ce nouveau schéma devra tenir compte des nouvelles données géomorphol­ogiques, géologique­s, hydrauliqu­es et environnem­entales causées par les crues pour implanter les stations, Ce sera un schéma conçu façon XXIe siècle et réchauffem­ent climatique », fait-il valoir.

 ??  ?? À gauche, une citerne dans le lit de la Vésubie à Saint-Martin : c’est tout ce qui reste de la station d’épuration. À droite, à Roquebilli­ère, la station est endommagée et irréparabl­e. (Photos Eric Ottino)
À gauche, une citerne dans le lit de la Vésubie à Saint-Martin : c’est tout ce qui reste de la station d’épuration. À droite, à Roquebilli­ère, la station est endommagée et irréparabl­e. (Photos Eric Ottino)

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