Monaco-Matin

Garde-à-vous !

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L’armée a pris le pouvoir en France. Ça vous a peut-être échappé. Normal, c’est le coup d’État le plus discret de l’histoire. Pas un coup de feu, pas une goutte de sang. Ce sera pour plus tard. On n’avait encore jamais vu un homme se renverser. C’est ce qui s’est passé dans la nuit de mercredi à jeudi dans les salons du Palais de l’Élysée. Décidément, Macron ne fait rien comme tout le monde. Après son interventi­on télévisée annonçant le couvre-feu, de  heures à  heures du matin, en Ile- de-France et dans huit métropoles, le président de la République s’est promu au rang de général cinq étoiles et a décrété l’état de guerre contre le virus. Il y avait là le gouverneme­nt au grand complet. Les ministres devaient récupérer un grade, un uniforme, une arme, une feuille de route et une barre de céréales. Les blindés étaient en train d’investir la cour intérieure quand le général Macron convoqua le colonel Castex et le caporal Véran pour les mettre aux arrêts pendant quarante jours. On peut comprendre le chef des armées. Le pays n’écoute plus l’un et n’entend pas l’autre. A chaque fois que Castex prend la parole, les Français s’attendent à ce qu’il leur livre la recette du cassoulet gersois ou les résultats du Top . L’accent du Sud-Ouest est sublime, mais il est fait pour charrier les bonnes nouvelles. Pas les mesures drastiques. Quant à Véran, il est bien mieux à l’ombre. Un homme qui a un cheveu de pangolin sur la langue ne peut raisonnabl­ement pas faire sonner l’assaut. Cette responsabi­lité incombera au lieutenant Dupond-Moretti qui se sera rasé pour l’occasion. Nommé à la tête de la marine, le contre-amiral Le Drian surveiller­a la deuxième vague. L’adjudante Pompili s’occupera, elle, de la qualité de l’espace aérien. Armé jusqu’aux dents, le sergent Blanquer fera les sorties

« Les soldats auront ordre de tirer sur tout ce qui bouge après 21 heures. »

d’école quand le capitaine Le Maire contrôlera les rentrées d’argent. Rédigées dans l’urgence, les lois devraient faire tomber pas mal de libertés et encore plus de mâchoires. Ne pas reconfiner a un prix. Exemple : à Paris, Grenoble, Lille, Lyon, Aix, Marseille, Rouen, Saint-Etienne, Montpellie­r et Toulouse, les soldats auront ordre de tirer sur tout ce qui bouge après  heures. Et pas question d’être indulgent avec les propriétai­res de chien. Le maître et la bête seront abattus sur le champ.

Les restaurant­s, bars, cinémas ou théâtres ayant bravé l’interdicti­on seront détruits par des artificier­s. Les charges d’explosif pulvériser­ont aussi les appartemen­ts des cas contacts. Dans les grandes surfaces et les transports en commun, des brigadiers auront pour mission de faire feu sur les clients et voyageurs irrespectu­eux des gestes barrières. Enfin, pour contenter une partie de la population, la peine de mort sera rétablie. Elle punira ceux qui s’embrassero­nt sur la bouche dans la rue. L’amour est désormais un délit et le sexe un crime. Envoyés sur le front dans un tank à deux places, le commandant Darmanin et le major Schiappa compteront quotidienn­ement les morts et les blessés avant de coucher les chiffres sur Twitter. La nuit dans son bureau, le général Macron écrira son journal de guerre sous le regard de Brigitte, magnifique en vert militaire.

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