Monaco-Matin

Une conquête défaillant­e

Les Toulonnais ont encaissé 13 points sur des renvois. Ce à quoi s’est ajoutée une conquête défaillant­e. Trop pour faire jeu égal avec une équipe de Bristol sûre de sa force

- FABRICE MICHELIER

Dix-huit secondes. À peine le temps de se lever du canapé saisir sa télécomman­de. Dixhuit secondes, le doigt coincé dans l’entrebâill­ement d’une porte, peuvent paraître une éternité. Dans une finale de coupe d’Europe de rugby, ce n’est rien. Ou presque.

Hier soir, les dix-huit premières secondes du match ont conditionn­é le reste de la rencontre. Ou comment envoyer valdinguer tous les discours ou plans de jeu prévus durant la semaine. Le renvoi de Louis Carbonel repris par Semi Radradra et l’action éclair emmenée par l’ailier Leiua, avant la conclusion de Randall ont tout changé. Deux passes et un essai à la clé. Dans la foulée, rebelote ou presque. Nouveau renvoi, encore réceptionn­é par Radradra. Les Bears s’échappent le long de la ligne. Au bout de l’action, les Toulonnais se mettent à la faute au sol. Pénalité. Et trois points de plus pour Bristol. Deux minutes en enfer pour le RCT. Malgré un sursaut d’orgueil, qui a vu les Toulonnais infliger un 16-0 à leurs adversaire­s, ce passif de départ a pesé.

Mêlée secouée

Pour priver son adversaire de munitions et pour initier des temps forts, la conquête se doit d’être irréprocha­ble. C’est un lieu commun du rugby, mais une terrible réalité qui s’est rappelée aux Varois. Hier soir, le RCT a péché aussi bien en touche qu’en mêlée. Avec deux lancers perdus, l’alignement a manqué de réalisme. À l’instar du lancer de Bastien Soury qui saute son alignement. Dans la continuité, le ballon est récupéré par les Anglais avec leur deuxième essai en guise de sanction. La mêlée a également été secouée, comme celle qui a précédé la pénalité qui a enterré le sort de ce match à la 73e. Difficile de lutter, malgré le courage et tout le caractère démontrés par les Rouge et Noir. Quand on ajoute les lacunes sur les renvois comme vu précédemme­nt cela fait beaucoup. Il est toujours facile d’analyser les choses a posteriori. Surtout quand on est installé en tribune. Mais diable que ce choix de la 65e minute laisse des regrets.

Prendre les points quand ils se présentent

Dans un temps fort, le RCT obtient une pénalité dans les 22 adverses. Certes sur le côté, mais avec un Carbonel à 100 % à ce moment-là du match, prendre les trois points paraissait légitime. La décision a été prise d’aller en touche. Osé, si le groupe se sentait fort. Las, au bout d’une séquence de trois minutes, les Toulonnais ont perdu le ballon après un en-avant entre Carbonel et Paia’aua. L’occasion de revenir à trois points est passée. Rageant. D’autant qu’à la 71e, une autre pénalité s’est présentée. Cette fois, les points ont été choisis. Avec à la clé le premier échec de l’ouvreur varois. Le coup de trop sur la tête du RCT.

 ?? (Photos Luc Boutria/ Dominique Leriche ) ?? Difficile de lutter, malgré le courage et tout le caractère démontrés par les Rouge et Noir. Quand on ajoute les lacunes sur les renvois, cela fait beaucoup.
(Photos Luc Boutria/ Dominique Leriche ) Difficile de lutter, malgré le courage et tout le caractère démontrés par les Rouge et Noir. Quand on ajoute les lacunes sur les renvois, cela fait beaucoup.

Newspapers in French

Newspapers from Monaco