Eau, déchets… « rien n’avance » à Tende selon Jean-Pierre Vassallo
Il est particulièrement remonté. Excédé. Jean-Pierre Vassallo, le maire de Tende, est même écoeuré : «Onsesent complètement isolés. Oubliés. Abandonnés ».
Les mots sont forts. À la hauteur du sentiment d’impuissance qui gagnait l’élu hier matin.
Une visioconférence a eu lieu hier avec la préfecture des Alpes-Maritimes. Mais jusqu’à présent, rien n’a bougé : « Dixsept jours sans eau potable. Vous vous rendez compte ? Dix-sept jours sans eau potable, sauf dans certains quartiers, et encore, seulement de 19 h à 22 h. Quant à l’eau sanitaire, il faut aller la chercher dans des bâches en plastique… » Le boulanger de la commune ne peut pas faire de pain : « Il a besoin de 150 litres par jour ».
« Les ordures s’entassent »
À Tende, Saint-Dalmas et dans les hameaux alentour, la situation est intenable : « 2 200 habitants, la commune la plus vaste des Alpes-Maritimes, et rien n’avance. Les ordures ménagères s’entassent dans un pré, personne pour les ramasser, une odeur pestilentielle, les riverains n’en peuvent plus ».
« On dirait que la SNCF ne se rend pas compte qu’il faut travailler 24 h/24. Un train doit arriver à Saint-Dalmas, mais ceux en provenance d’Italie ne sont pas autorisés, ce qui pourtant nous aiderait. »
Jean-Pierre Vassallo reproche à la Carf, la communauté d’agglomération de la Riviera française, de ne pas faire mieux, ou plus vite : « On a vraiment l’impression que l’on n’a pas pris la mesure de notre situation. » Dans ce « no man’s land » où l’aide tarde à parvenir, un habitant a été héliporté ce lundi depuis le centre hospitalier La Palmosa, de Menton : « Il est arrivé en jogging et pieds nus. Un homme de 80 ans ! »
Alors que les agents s’efforcent de rétablir quelques voies de circulation « en terre » pour relier les hameaux au bourg principal, le maire est à bout de patience et s’inquiète pour l’avenir. « Devant cette situation ubuesque, certains envisagent de déplacer les patients qui se trouvent dans nos maisons spécialisées, personnes handicapées notamment. Mais si ce doit être le cas, nous perdrons nos emplois. À terme, c’est notre commune qui mourra. »