Monaco-Matin

L’exécutif s’attaque à la mouvance islamiste

« La guerre contre les ennemis de la République » est déclarée. Hier, Emmanuel Macron a promis de dissoudre « des associatio­ns » et des « groupement­s d’individus »

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Une mosquée au nord de Paris va fermer ce soir, accusée par les autorités françaises d’avoir participé à la vindicte contre Samuel Paty, le professeur assassiné vendredi, en relayant une vidéo d’un parent d’élève qui a été en contact avec le tueur. La fermeture de ce lieu de culte fréquenté par quelque 1300 fidèles sera effective pour une durée de six mois, selon un arrêté pris lundi par les autorités. Il est reproché à ses responsabl­es d’avoir partagé sur leur page Facebook, le 9 octobre, une vidéo montrant le père d’une élève du collège où enseignait Samuel Paty. Dans cette vidéo diffusée le 8 octobre, plus d’une semaine avant l’attentat, cet homme appelait à la mobilisati­on contre l’enseignant après un cours sur les caricature­s de Mahomet, auquel, disait-il, avait assisté sa fille, en réalité absente ce jour-là.

Echanges sur WhatsApp

Il avait donné le numéro de téléphone de Samuel Paty sur Facebook dans le message accompagna­nt la vidéo.

Selon une source proche du dossier, le parent d’élève a ensuite été en contact par WhatsApp avec l’assaillant, mais le contenu de leurs échanges n’a pas été dévoilé. Il avait diffusé le 12 octobre sur YouTube une nouvelle vidéo prenant pour cible l’enseignant, dans laquelle on l’apercevait en compagnie du militant islamiste Abdelhakim

Sefrioui.

Seize gardes à vue

Quatre jours plus tard, Samuel Paty était décapité en pleine rue par un Russe tchétchène de 18 ans, lui-même ensuite abattu par la police. Les deux hommes étaient en garde à vue, hier après-midi, dans le cadre de cette enquête antiterror­iste, avec quatorze autres personnes dont cinq collégiens.

Castex veut un « délit de mise en danger »

Jean Castex a affirmé, hier, vouloir « reprendre le sujet » de la haine en ligne en créant un « délit de mise en danger par la publicatio­n de données personnell­es » sur Internet, « Nous ne pouvons plus nous résoudre à assister passivemen­t au déchaîneme­nt de la haine sur les réseaux sociaux », a affirmé le Premier ministre lors de la séance de questions au gouverneme­nt.

Dissolutio­ns en série

Le président Emmanuel Macron s’est rendu à Bobigny (au nord de Paris) pour y présider une séance de la Cellule de lutte contre l’islamisme et le repli communauta­ire (CLIR) et faire le bilan des résultats dans ce départemen­t, a annoncé le palais de l’Elysée. Outre la dissolutio­n, aujourd’hui, en Conseil des ministres, du collectif propalesti­nien Cheikh Yassine, « directemen­t impliqué » dans l’assassinat de Samuel

Paty, Emmanuel Macron a promis que « des décisions de ce type à l’encontre d’associatio­ns, de groupement­s d’individus, suivront dans les prochains jours et les prochaines semaines ».

Le CCIF dans le collimateu­r

Selon le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin, elles sont dans le collimateu­r des autorités et plusieurs vont être dissoutes. Certaines d’entre elles se sont émues de cette décision, à l’image de BarakaCity qui a annoncé son intention de la contester en justice ou du Collectif contre l’islamophob­ie en France (CCIF) qui nie tout penchant extrémiste. A la suite de l’assassinat, les autorités françaises ont promis « une guerre contre les ennemis de la République ».

Marche blanche à Conflans-Ste-Honorine

Les hommages se sont poursuivis, hier, avec dans la soirée une marche blanche à Conflans-Sainte-Honorine, le lieu de l’attaque. Jean-Michel Blanquer, ajoutant qu’une minute de silence et une « séquence éducative » auront lieu à la rentrée des vacances scolaires, le 2 novembre, dans tous les établissem­ents « sans exception ». Dimanche, des dizaines de milliers de personnes s’étaient déjà rassemblée­s partout en France pour défendre la liberté d’expression et dire non à « l’obscuranti­sme ».

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