Mohamed Sifaoui : « Le vrai danger, l’islam politique »
Journaliste et auteur de plusieurs livres, connu pour son infiltration dans un réseau terroriste, il anime vendredi, à Villeneuve-Loubet, une conférence à l’occasion du salon du livre d’histoire
Journaliste et auteur francoalgérien, Mohamed Sifaoui a écrit plus d’une vingtaine d’ouvrages.
Connu pour avoir infiltré un réseau terroriste, il s’est spécialisé sur des sujets tels que l’islam, le crime organisé ou les crises du Moyen-Orient.
Vendredi à 18 h 30, il animera une conférence à Villeneuve-Loubet à l’occasion de la soirée de lancement du salon du livre d’histoire. (Lire encadré) Le sujet abordé : « Qu’est-ce que le séparatisme islamiste évoqué par le président de la République ? »
Quel regard portez-vous sur l’assassinat de Samuel Paty ?
Ce qu’il faut comprendre déjà, c’est que le séparatisme islamiste provient de la matrice idéologique qu’est l’islam politique. Il est là le vrai danger pour la République. Ce qui est arrivé à ce professeur nous le prouve d’autant plus car on l’a diabolisé en l’accusant d’avoir montré des images à caractère pornographique, alors qu’il s’agissait de caricatures de Charlie Hebdo. C’est ce qui a poussé une personne qui fait partie d’un réseau terroriste à passer à l’acte. C’est la preuve évidente du lien existant entre l’idéologie islamiste et la violence terroriste islamiste.
La violence est-elle systématiquement la réponse apportée par l’idéologie islamiste ?
Pas forcément, non. Mais dans le milieu islamiste, le meurtre est une option. Dans la mouvance de l’idéologie, il y a des gens qui vont préconiser l’action violente et d’autres, l’action politique non-violente. Mais même cette population non-violente reste un danger. Car se reposant sur les mêmes textes, la même idéologie, elle anesthésie notre société. Elle donne l’impression d’être actrice du débat démocratique mais ce n’est pas le cas. Elle défend une idéologie liberticide qui s’attaque aux principes fondamentaux de la République.
Quelles solutions ?
Il faut déjà se rendre compte que l’islam politique s’est établi en France depuis une trentaine d’années. On ne réglera pas le problème en six mois. Mais il faut mettre en place un plan d’action et une politique visant à l’éradiquer complètement de la société.
Comment ?
En arrêtant de laisser prospérer des associations islamistes, en empêchant des États étrangers comme le Qatar, l’Arabie Saoudite ou la Turquie, de propager des idéologies en France, en identifiant et en expulsant tous les étrangers qui posent problème...
Quels autres axes de travail ?
Il reste aussi la question de l’endoctrinement en prison à régler, celle de l’économie parallèle avec ces activistes qui vivent sur le dos du contribuable français, pour financer une politique hostile à notre pays. Il faut aussi surveiller les ghettos et quartiers populaires, où grandissent souvent ces mouvements et où la force policière reste inexistante, car l’État s’est complètement désengagé. Il faut reconquérir chaque parcelle du territoire.
Les réponses apportées par le gouvernement sont-elles satisfaisantes ?
Très sincèrement, jusqu’au discours d’Emmanuel Macron le octobre (), j’étais assez critique. Mais dans sa prise de parole, on a senti une tonalité différente. Des actions vont être menées. L’État s’engage dans la lutte, il y a une vraie prise de conscience, sans marche arrière possible. Et même si je suis convaincu que ce combat revient à ceux qui conservent le pouvoir régalien, je reste certain que nous devons afficher dans notre société, une vraie unité nationale.
Et que peut faire l’Éducation nationale ?
Avant tout, il devrait y avoir une loi qui condamne, comme pour un policier ou un juge, toute insulte, menace ou intimidation à l’encontre d’une personne du corps enseignant. C’est devenu une tradition de la part des parents d’élèves de menacer les enseignants.