Monaco-Matin

Leeksi et Paoli, deux chihuahuas bloqués plus de dix jours à Tende... et rapatriés en hélicoptèr­e

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Lundi dernier, c’est un appel à l’aide que poste Cassie Weredyn sur le groupe Facebook « Tempête Alex - Les animaux perdus & trouvés des vallées ». Une publicatio­n supprimée depuis, tant elle a suscité l’indignatio­n. Contactés par téléphone, c’est avec énormément d’émotion qu’elle et son compagnon, Jonathan Perruche, racontent l’histoire. La leur et celle de leurs deux petites bêtes d’à peine quelques kilos : Leeksi et Paoli.

Le calme avant la tempête

« Mon ami avait une pâtisserie à Tende et nous avions décidé de nous installer à Nice, où il projette d’en ouvrir une nouvelle, commence la propriétai­re des chihuahuas. De mon côté, je fais mes études à Marseille et c’était compliqué pour le moment d’avoir les deux chiens avec nous. Jean-Paul, le papa de Jonathan, s’est proposé de les garder jusqu’à Noël ». Avant la catastroph­e, le père résidait dans une petite résidence du village, dans laquelle il possédait un jardin...

«Les chiens y étaient très heureux, nous allions les voir tous les trois ou quatre jours. Jean-Paul avait gardé quelques séquelles d’un précédent accident vasculaire, mais il avait du soutien et tout se passait bien », complète-t-elle.

Et puis, le 2 octobre, la tempête Alex dévaste le village, comme tant d’autres dans le départemen­t. L’immeuble dans lequel vit JeanPaul Perruche menace de s’effondrer. Il doit quitter son appartemen­t. Il trouve refuge chez sa fille, qui vit dans le centre de Tende. Trois jours durant, le couple est sans nouvelles du père.

« Une fois le réseau rétabli, il nous dit qu’il va bien et que les deux chiens sont avec lui. Mais qu’ils sont attachés à l’extérieur. »

Enfermés dans une cave

La soeur de Jonathan ne veut pas de Leeksi et Paoli chez elle. Les deux chihuahuas se retrouvent enfermés dans une cave. Et le père se voit finalement contraint de les ramener dans son ancien logement, où il peine, dû à sa fragilité, à aller les nourrir.

« Et nous, on ne savait pas comment faire pour nous rendre là-bas. On cherchait une solution », souffle la jeune femme.

Le dimanche 11 octobre, la soeur de Jonathan leur fait comprendre qu’elle « n’en peut plus des chiens »

Weredyn.

et qu’elle va les mettre dehors. Perdu, le couple poste un second message, lundi, dans le groupe Facebook, « pour réexplique­r la situation, trouver des contacts et une famille d’accueil jusqu’à ce que nous puissions venir les chercher ». Ce dernier attire l’oeil d’une habitante de Mandelieu-la-Napoule, qui se démène et finit par entrer en contact avec Patrick Villardry, ancien pompier azuréen devenu maître-chien spécialisé dans la recherche de victimes après les attentats ou les catastroph­es naturelles. Il est aussi président de l’associatio­n Ulis.

« Situation irréaliste »

« J’étais tellement désespérée que j’ai pleuré toute la journée mardi.

J’étais vraiment dans un état second. J’ai eu du mal à décrire la situation à ce Monsieur quand nous l’avons eu au téléphone, tellement elle était irréaliste. Mes deux chiens étaient seuls et n’avaient que de l’eau et des os. Mon ami a dû prendre le relais », se souvient douloureus­ement Cathy Weredyn. Le maître-chien leur dit alors qu’il va faire tout son possible, mais tout en leur rappelant que ça n’allait pas être facile de faire rapatrier Leeksi et Paoli dans le contexte actuel.

« Mercredi midi, nous recevons un appel, c’était M. Villardry. Le couple ne réalise pas encore ce qu’il s’est passé. Il nous dit qu’il est à Breil-surRoya avec nos chiens. On n’y croyait pas. Tout s’est passé tellement vite et sans qu’on soit au courant de rien ».

« L’hélicoptèr­e, on n’y avait pas pensé une seule seconde. C’est vraiment un miracle. C’est un pompier, M. David Blanchet, qui a rapatrié nos chiens dans les airs [lire cidessous] », reprend Jonathan Perruche.

Le soir même, les deux jeunes gens se précipiten­t dans les locaux de l’associatio­n Ulis à SaintLaure­nt-du-Var pour récupérer leurs loulous. Émus.

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(DR) « Mes chiens n’avaient que de l’eau et des os », se désole Cassie
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(DR) David est pompier profession­nel à Paris.

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