Monaco-Matin

Budget  : le premier volet adopté hier soir

Les députés ont approuvé, hier soir, la première partie du projet avec ses baisses d’impôts pour les entreprise­s, avant de se plonger dans le financemen­t de la Sécu

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L’Assemblée nationale a adopté à une large majorité, hier en début de soirée, la première partie du projet de loi de finances pour 2021 – consacrée aux recettes de l’Etat – qui prévoit la baisse de 10 milliards d’euros des impôts de production des entreprise­s pour relancer l’économie.

Elle a été votée par 349 voix contre 199, et 10 abstention­s. Le texte a recueilli le soutien des groupes de la majorité LREM, MoDem et Agir ensemble, ainsi que d’une partie des UDI et indépendan­ts, au centre droit. La gauche et la droite LR ont voté contre.

Débattue depuis une semaine, la baisse des impôts de production a agité l’hémicycle : la gauche a reproché à la majorité sa « vieille lubie » de la politique de « l’offre », avec ce « nouveau cadeau » aux entreprise­s. Et a réclamé, soutenue par quelques voix LREM, des contrepart­ies sociales ou écologique­s de la part des grandes entreprise­s.

Un plan de relance de  milliards d’euros

Les « marcheurs » ont à l’inverse revendiqué leur soutien à la « compétitiv­ité » pour faire redémarrer l’économie. Le ministre des Comptes publics Olivier Dussopt renvoie le débat sur les « engagement­s » écologique­s ou sociaux des entreprise­s aidées par l’Etat à la deuxième partie du budget consacrée aux dépenses, lors de l’examen du plan de relance de 100 milliards d’euros, fin octobre. Favorable à ces allègement­s fiscaux, la droite redoute toutefois la diminution des ressources des collectivi­tés locales, que ces impôts finançaien­t. Le gouverneme­nt a tenté de rassurer régions et communes en promettant une compensati­on « à l’euro près ».

Lundi, le ministre de l’Economie Bruno Le Maire a, en outre, promis 20 milliards d’euros pour renforcer les fonds propres des entreprise­s, via des prêts participat­ifs. Le projet de loi de finances (PLF) sera amendé en ce sens. Globalemen­t, ce PLF 2021 table sur un rebond de 8 % du PIB en 2021, un déficit de 6,7 % du PIB et un endettemen­t toujours vertigineu­x à 116,2 % du PIB. Mais ce budget est déjà « mort-né » selon l’opposition de droite, car il repose sur des hypothèses économique­s établies avant la deuxième vague de Covid-19. Winter is coming (l’hiver arrive), reconnaît un responsabl­e

LREM.

Au tour du financemen­t de la Sécurité sociale

Hier soir, après ce vote solennel, les députés ont entamé l’examen du projet de loi de financemen­t de la Sécurité sociale 2021 et ses 2000 amendement­s.

Avec la crise sanitaire, le retour à l’équilibre est compromis pour plusieurs années. Compte tenu des moindres rentrées d’impôts et cotisation­s, le déficit programmé est de 44,4 milliards en 2020 et 27,1 milliards en 2021. Sans compter l’impact des couvre-feux depuis vendredi minuit pour près de 20 millions d’habitants des huit grandes métropoles et de l’Ile-deFrance. Particuliè­rement mal en point, la branche de l’assurance maladie (-19 milliards en 2021) a prévu de provisionn­er 4,3 milliards pour les masques, les tests et les arrêts de travail, dont 1,5 milliard pour une campagne de vaccinatio­n. S’y ajouteront 7,9 milliards de hausses de salaires et d’investisse­ments, dans le cadre du « Ségur de la santé » censé concrétise­r le « plan massif » qu’Emmanuel Macron a promis à l’hôpital public.

La nouvelle branche « autonomie »

La question du financemen­t est aussi cruciale pour la nouvelle branche « autonomie », qui regroupe une grande partie des crédits destinés aux personnes handicapée­s et aux personnes âgées dépendante­s.

Le ministre de la Santé Olivier Véran s’est engagé à la doter d’« au moins un milliard d’euros » supplément­aire en 2021. Droite et gauche réclament des ressources « autonomes et pérennes », face au « mur démographi­que » qui s’annonce, selon l’expression du ministre : en 2040, près de 15 % des Français, soit 10,6 millions de personnes, auront 75 ans ou plus.

Doublement du congé paternité sera examiné

Les députés vont aussi examiner une mesure plus consensuel­le : le doublement du congé paternité (de 14 à 28 jours dont 7 obligatoir­es), comme annoncé en septembre par Emmanuel Macron, pour une entrée en vigueur au 1er juillet 2021. Le coût pour la branche famille sera de quelque 500 millions d’euros supplément­aires en année pleine.

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(Photo AFP)

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