Monaco-Matin

Macron remet la France sous cloche

Face à la dégradatio­n brutale de la situation, le chef de l’Etat a annoncé hier un reconfinem­ent général jusqu’au 1er décembre au moins. Si commerces et restaurant­s devront fermer, écoles et services publics resteront ouverts

- DENIS CARREAUX dcarreaux@nicematin.fr

Dès demain, nous devrons nous réhabituer à vivre sous attestatio­n. « J’ai décidé qu’il fallait retrouver à partir de vendredi le confinemen­t qui a stoppé le virus », a annoncé hier soir Emmanuel Macron. Lui qui estimait encore le 14 octobre qu’« un reconfinem­ent serait disproport­ionné » a été contraint de faire volte-face moins d’une semaine après l’instaurati­on d’un couvre-feu à 21 h dans cinquante-quatre départemen­ts. « Le virus circule à une vitesse que même les prévisions les plus pessimiste­s n’avaient pas prévue. Nous sommes submergés par l’accélérati­on », admet le Président qui redoute une « deuxième vague plus dure et plus meurtrière ». Moins restrictif qu’au printemps, ce nouveau confinemen­t vise à préserver au maximum l’économie. Si le recours au télétravai­l « sera à nouveau généralisé, l’activité continuera avec plus d’intensité. Je ne crois pas à l’opposition entre la santé et l’économie », a expliqué Emmanuel Macron. Les mesures annoncées hier soir seront détaillées aujourd’hui à 18 h 30 par le Premier ministre. Un débat au Parlement suivi d’un vote est prévu ce matin.

Tous à la même enseigne

Le reconfinem­ent concerne l’ensemble du territoire national. Dès demain, les Français ne pourront plus se déplacer d’une région à l’autre. Une « tolérance » est néanmoins prévue ce weekend pour permettre à ceux qui sont partis en vacances de rentrer chez eux.

Le retour de l’attestatio­n

Comme lors de la saison 1 du confinemen­t, les sorties seront autorisées sur présentati­on d’une attestatio­n. On pourra se rendre au travail, à un rendez-vous médical, aider un proche en situation de dépendance, faire du sport ou sortir son chien.

Ce qui ferme

Commerces « non essentiels », bars et restaurant­s devront baisser le rideau. A l’université, les étudiants devront se contenter de cours en ligne.

Ce qui reste ouvert

Refusant de « priver durablemen­t les enfants d’éducation », Emmanuel Macron a fait le choix de ne pas fermer crèches, écoles, collèges et lycées. Ce sera aussi le cas des services publics. Contrairem­ent au printemps, les visites restent autorisées dans les maisons de retraite et les Ehpad. Comme lors du premier confinemen­t, magasins alimentair­es, grandes surfaces, bureaux de tabac et pharmacies continuero­nt à accueillir des clients. Pour maintenir l’activité économique, usines et chantiers de BTP poursuivro­nt leur activité. Enfin, à l’approche de la Toussaint, les cimetières demeureron­t ouverts.

« Quoi qu’il en coûte »

De nouvelles aides seront mises en place, notamment pour les petites entreprise­s et les indépendan­ts. «Le quoi qu’il en coûte se poursuivra et sera même plus important qu’en mars » , a assuré le chef de l’Etat.

Jusqu’à quand ?

Le confinemen­t est mis en place à partir de minuit dans la nuit de jeudi à vendredi, « a minima jusqu’au 1er décembre ». Les restrictio­ns pourraient être revues à la baisse dans deux semaines si la situation sanitaire s’améliore. A l’inverse, un nouveau tour de vis n’est pas exclu si celle-ci s’aggrave. S’il indique qu’il ne faut pas « renoncer à l’espoir de célébrer en famille Noël et les fêtes de fin d’année », Emmanuel Macron ne promet rien. Il précise que le dispositif « tester, alerter, protéger » et la généralisa­tion de l’applicatio­n TousAntiCo­vid doivent « permettre de tenir jusqu’au vaccin », attendu «àl’été» selon les scientifiq­ues.

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