Les coiffeurs azuréens pris d’assaut
« On se démène. On reçoit des appels affolés nous demandant si on va être confinés ou pas. Les clientes veulent toutes passer en deux jours. »
Ça se passe comme ça depuis hier chez Kennedy Coiffure, avenue Sainte-Marguerite. Entre coup de peigne et coup de grâce, Cathy Galvez et son équipe sont débordées. Sollicitées, pour ne pas dire harcelées, par des femmes qui se font des cheveux. On sait pourquoi. Rappelez-vous les deux mois de confinement, les désespérés capillaires, au féminin comme au masculin, jouant les apprentis sorciers. Résultats : des trous dans les longueurs, des couleurs ratées. Plus jamais ça. C’est d’ailleurs uniquement coupe et couleur qui sont en tête des doléances échevelées depuis que la menace du reconfinement est sur tous les fronts. Engouement confirmé rue Dante, sous l’enseigne Woman and Man : « J’ai demandé à mon ouvrière de venir jeudi alors que c’est son jour de repos, s’inquiète Mickaëla. Je m’attends à une ruée et j’envisage de travailler plus tard, jusqu’à 19 h 30/20 heures. »
A Sainte-Marguerite, on voit large : « Au pire on est là jusqu’à 23 h 45 », rigole Cathy.
Même ambiance « décoiffante » chez Eric Zemmour, avenue de Suède. «De la folie» , murmure
Antony. Une folie à démêler entre un mercredi et un jeudi traditionnellement calmes, brusquement balayés par de gros rouleaux d’angoisse. Ça téléphone, ça entre, ça implore. « La dernière fois je me suis fait avoir par le confinement...», plaide une brunette. Même les hommes quémandent un rafraîchissement de leur nuque.
« C’est la roulette russe »
En plus, il y a les pressées : «Je dois être dehors à 25 et il me faut une manucure avec du semi-permanent », gémit une cliente VIP. C’est bon. On la comble... rubis sur l’ongle ! Les veinardes ont déjà la mixture qui pose sur le crâne. D’autres patientent. J’y suis, j’y reste. « C’est la roulette russe et à qui aura son rendez-vous en premier. De toute façon, demain [lire aujourd’hui], c’est complet », pronostique Laura, la coloriste en faisant courir le pinceau plat sur une tignasse rassurée.
Agendas gonflés
Changement de tonalité dans un mois d’octobre calme, oxydé par des absences de mariages et de soirées, des pouvoirs d’achat plus guère montés en épingle. En deux jours, les agendas se mettent à gonfler. Et après ? « Si on doit être en confinement le week-end, pronostiquait hier matin Cathy Galvez, on ouvrira tous les autres jours en journée continue et horaires étalés plus tard le soir. » Une autre version des extensions...