Justice : la fête postconfinement avait dégénéré à Ollioules
« Bande de fils de putes, bande de bâtards… » C’est ainsi, relate le tribunal correctionnel de Toulon, que trois policiers ont été accueillis par l’organisateur d’une petite fête un peu trop bruyante sur un terrain, le 31 mai 2020, à Ollioules. Des voisins excédés par la techno avaient appelé le « 17 » pour tapage nocturne. Il n’était pas loin de 4 heures du matin. L’auteur de l’outrage à personnes dépositaires de l’autorité publique avait bu une bouteille de rhum (il a refusé de se soumettre au dépistage de son taux d’alcool exact).
Le jeune homme, 20 ans, s’est également rebellé lors de son interpellation, quitte à mordre l’avant-bras d’un policier qui a dû suivre une série d’examens pour s’assurer qu’il n’avait pas été contaminé par un agent infectieux (HIV, etc.). Le bâtonnier Régis Durand a rappelé que si « les tapages nocturnes font partie des missions des policiers, les insultes, les outrages et les violences, ça ne fait pas partie de leur travail .» « S’il avait simplement obtempéré en baissant le son de la musique, les policiers seraient repartis et Monsieur aurait pu cuver dans son lit… », a résumé la représentante du ministère public.
Un effet du dernier déconfinement
« Nous vivons une époque incroyable qui a laissé entrer l’irrationnel dans notre quotidien… » L’avocat de la défense a mis ce violent dérapage sur le compte du déconfinement au printemps dernier, « ce moment où cette jeunesse veut renouer avec le lien social dont elle avait été privée… » Et d’insister sur le portrait du prévenu, « un jeune homme qui travaille difficilement comme intermittent du spectacle », un domaine lourdement impacté par la crise sanitaire. « Il n’a pas de casier judiciaire, il n’est pas connu des services de police. » Le tribunal l’a condamné à 6 mois de prison avec un sursis probatoire. Le prévenu devra notamment suivre des soins et indemniser les policiers.