Au coeur de la préparation des réservistes gendarmerie
120 volontaires se forment jusqu’à samedi dans les Bouches-du-Rhône. Beaucoup viennent des Alpes-Maritimes. 444 réservistes sont actuellement mobilisables dans notre département
Le lever à 5 heures a laissé des traces sur les visages. Mais la cohésion des réservistes force le respect. Une heure de marche, avec un tronc d’arbre à porter, aurait dû les laisser exsangues, eux qui sont cadre bancaire, ingénieur, étudiant, infirmière ou même... chef étoilé. La gendarmerie forme en ce moment, au lycée agricole de Valabre dans les Bouchesdu-Rhône, 120 réservistes. La Préparation militaire de la gendarmerie (PMG) dure quinze jours.
Ce samedi, les brevets seront remis par le général de corps d’armée Marc Lévêque commandant la région de gendarmerie, en présence de Renaud Muselier, président de Région. « Ce sont des civils. En quinze jours, nous essayons de les former, commente Ludovic Arnault, réserviste luimême, et chef de peloton. Nous leur apprenons les bases du métier pour qu’ils viennent renforcer sur le terrain. Ils aident les gendarmes à remplir leurs missions. » Ces « gendarmes par intermittence », selon les mots de Ludovic Arnault, consacrent ensuite le nombre de jours qu’ils veulent à la gendarmerie. Pour beaucoup de ceux que nous avons rencontrés, un attentat a été le déclic, qu’il s’agisse de celui de Nice ou ceux de 2015, à Paris. Le programme des quinze jours est extrêmement dense : entraînement militaire, marche au pas, utilisation de l’arme, combat. Mais aussi beaucoup de théorie. Le cadre légal, la déontologie, le secourisme, la connaissance du milieu militaire et de la gendarmerie. La vie se passe en chambrées. Tous se retrouvent à « l’ordinaire », la cantine, pour partager les repas.
« Garde-à-vous ! » Un gradé entre dans la salle où se joue un cours de nettoyage de son arme, un MAS G1, un modèle de Beretta. C’est celle qui équipe les réservistes. Le lieutenant reparti, ceux qui ont fini l’exercice se replongent dans leurs notes de cours. Chaque minute est précieuse. Les évaluations sont quotidiennes et certaines éliminatoires. La formation se déroule dans des conditions sanitaires extrêmement strictes, avec changements de masques réguliers et gel hydroalcoolique présent sur tous les ateliers.
Les stagiaires sont issus des six départements de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur.
« Ils sont volontaires et sont là dans une formation initiale qui sera prolongée par la suite dans les différents départements par d’autres journées d’instruction », commente le colonel Didier Finet, qui commande la préparation militaire.
« Leurs missions seront ensuite quasiment identiques à celles des gendarmes d’active. Ils renforceront les brigades, parfois des unités particulières et sont employés lors du Grand Prix de France, du Tour de France ou du Rallye Monte Carlo par exemple. » Tous seront employés dans leur département de résidence. D’ici là, ils reprendront lundi leur vie civile, non sans quelque chose de changé en eux...