Une cellule de soutien psychologique pour amortir « l’onde de choc »
Les mêmes intervenants. La même ville. Et parfois, les mêmes victimes. Plus de quatre ans après l’attaque au camion sur la Prom’, « l’attentat de Nice » prend un nouveau visage. L’association Montjoye, la Croix-Rouge et la cellule d’urgence médico-psychologique du CHU repartent donc au front pour écouter, épauler, aiguiller les victimes. Une cellule de soutien est improvisée au Café de Lyon. À moins de cent mètres de la basilique Notre-Dame. « Nous avons été réquisitionnés par le parquet pour l’aide des familles et des personnes qui ont assisté à la scène, qui ont entendu, ou qui sont choquées » ,explique Delphine Courtonne, directrice adjointe de Montjoye. Leurs sentiments ? « Sidération, effroi, incompréhension. Le fait de ne pas mettre de sens dans cet acte. Et la redondance de cet acte anxiogène. »
« Décharge émotionnelle » Anxiogène, la période l’est pour le moins, admet Delphine Courtonne. « On a déjà un mois de novembre compliqué à aborder, avec la question du confinement… Ça fait beaucoup pour ces personnes. Ça fait trop. » En la matière, son association est aguerrie. Ses équipes sont formées « au psychotrauma, à l’écoute active, aux entretiens ». Elles comptent aussi des juristes. Mais pour l’heure, l’urgence est à amortir «la grosse décharge émotionnelle ».
Ce jeudi, Montjoye a reçu une vingtaine de personnes en souffrance. Mais l’association a reçu nombre d’appels, notamment de victimes du 14-Juillet. « Ça ravive les angoisses. Des suivis espacés vont devenir plus fréquents. On va mesurer l’onde de choc dans les jours à venir. » (Photo C. C.)
L’association Montjoye, comme la fondation Lenval, s’inquiète notamment de l’impact des réseaux sociaux sur les mineurs. Elle incite les parents à solliciter de l’aide pour tenter de répondre aux questions d’enfants. «Ça fait beaucoup pour eux, pour comprendre le monde d’aujourd’hui. » Un monde, admet Delphine Courtonne, « difficile à comprendre ».