Monaco-Matin

Jude Todd un single pour les sinistrés

Auteur-compositeu­r interprète basé à Saint-Raphaël, Jude Todd a décidé de reverser l’intégralit­é des recettes de son prochain single, Better With You, qui sortira le 6 novembre, aux sinistrés des Alpes-Maritimes.

- PROPOS RECUEILLIS PAR LAURENCE LUCCHESI llucchesi@nicematin.fr

Installé sur le rooftop de l’hôtel Aston, à Nice, Jude Todd se délecte de la vue panoramiqu­e sur la vieille ville et sur la Coulée verte. Tout en se remémorant le chemin parcouru depuis sa participat­ion à The Voice, en 2012. Deux EP et de nombreuses scènes (notamment en premières parties d’Alice Merton, Kyo, Broken Back, Lou Doillon, LEJ, Gaëtan Roussel, M Pokora, Benjamin Biolay..) plus tard, cet artiste de vingt-six ans, très sensible au sort des sinistrés de l’arrière-pays niçois, leur redistribu­era les fruits de son prochain single, Better With You. Jude Todd devait aussi se produire sur la scène du théâtre de Verdure de Nice lors du Week-end solidaire en faveur des sinistrés du 06. Deux journées de concerts reportées à une date ultérieure. Un talent prometteur, Jude Todd, avec un coeur grand comme ça !

Pour quelle raison avez-vous choisi ce nom de scène ?

Mon véritable prénom est Julien. À l’époque où j’ai fait The Voice, les candidats étaient encouragés à se trouver un nom de scène. Étant donné que je suis francoangl­ais et que je suis fan des

Beatles, j’ai repensé à la chanson Hey Jude, dédiée au fils de John Lennon qui s’appelait Julian, et que Paul Mac Cartney a surnommé ainsi. J’ai trouvé que ça sonnait bien !

À quelle époque êtes-vous arrivé dans le Var ?

Je suis né à Beauvais, en Picardie. Avec mes parents nous venions tout le temps en vacances à Fréjus, jusqu’au moment où ils ont eu envie de s’y installer. J’avais quatorze ans.

C’est à ce moment-là que vous avez commencé à faire de la musique ?

Exactement ! Je chantais déjà quand j’étais petit, c’était une véritable passion. Je crois avoir hérité du côté créatif de mon père, qui est journalist­e et qui a signé plusieurs scénarios pour la

BBC. J’ai toujours aimé écrire des histoires, puis des chansons. Au début, je copiais mes idoles de l’époque, Robbie Williams, Coldplay. Après mon déménageme­nt, n’ayant pas trop de copains, je me suis réfugié dans l’apprentiss­age de la guitare. Tout seul, sur Internet. Et au lycée j’ai monté mon premier groupe, Sunday fools.

Quel était votre répertoire de prédilecti­on ?

La pop-rock anglaise. On était très inspirés par des groupes comme The Cooks à l’époque, ou Arctic Monkeys. On avait accès à un studio de répétition­s et d’enregistre­ment grâce à une associatio­n à Fréjus qui s’appelle Media Massive. On a fait un premier EP et pas mal de jolies scènes. Et un truc qui était cool et qui nous a valu d’être dans le magazine Rock & Folk et dans L’Express : un tremplin, le Gibus Tour. On a gagné le prix du public.

Pour quelle raison avez-vous continué en solo ?

J’avais l’ambition d’aller plus loin, mais malheureus­ement le bassiste qui était mon meilleur ami est décédé dans un accident juste après The Voice .Çaamisun terme à notre groupe.

Qu’avez-vous retenu de cette émission ?

Ça a tout changé pour moi. J’avais prévu justement de prendre une année sabbatique après le bac pour faire de la musique, sans projet précis. The Voice est tombée à point nommé. Je n’ai pas gagné, mais ça m’a ouvert des portes puisque, juste après, j’ai pu faire la première partie des BB Brunes, aux arènes de Fréjus. C’était dingue de me produire chez moi, dans cet endroit mythique. Et il y avait une ambiance folle !

Tout s’est ensuite enchaîné ?

Oui. J’ai dû faire une bonne trentaine de premières parties, notamment celle de Charlie Winston, au Mas des Escaravati­ers à Puget-sur-Argens, et de Louane, au Nikaïa à Nice. J’étais comme un fou à l’idée de chanter devant   personnes. Et étant donné que ce que j’aime le plus, c’est faire de la scène, c’était un gros kif.

Puis il y a eu un premier EP en , Carry On Hippie ?

Exactement. Et à partir de , j’ai sorti un morceau tous les trois ou quatre mois, l’idée étant de faire une sorte d’EP. J’en ai sorti quatre, dont une chanson juste avant le confinemen­t, et une juste après, ma première en français. Et donc celle qui fermera le projet, qui va sortir le  novembre. J’en suis très fier parce que c’est le plus abouti et ça va me permettre de passer à autre chose musicaleme­nt. J’ai envie d’explorer d’autres sons, de parler d’autres choses que d’amour. D’évoquer la société d’aujourd’hui, le changement climatique, des galères en tant qu’artiste. J’ai été contacté par une maison de disques en Belgique qui m’a demandé d’écrire trois morceaux pour trois DJ. Deux sont sortis, le premier a fait   écoutes aux États-Unis et le deuxième est passé sur BBC introducin­g !

‘‘ tout changé pour moi”

Parlez-nous de votre action en faveur des sinistrés...

J’avais écrit ce morceau, Better With You, avant le passage de la tempête Alex dans l’arrière-pays niçois, le thème de cette chanson n’avait rien à voir avec ça. Mais le fait de devoir aider m’est apparu comme une évidence. Le lien d’achat du single est disponible

() depuis le  octobre. Il permet aux gens de précommand­er la chanson avant la sortie via iTunes/Amazon Music, et de préajouter le morceau à leurs playlists s’ils sont abonnés à Spotify, Apple music, Deezer. Je reverserai ensuite l’argent recueilli à la cagnotte de NiceMatin. J’ai vraiment hâte.

‘‘

L’un de mes morceaux a fait   écoutes aux États-Unis”

1. bit.ly/buybetterw­ithyou

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