Monaco-Matin

Audi e-tron Sportback : est-ce bien raisonnabl­e ?

Profil spectacula­ire, confort de premier ordre, technologi­e embarquée : la version coupé du gros SUV électrique d’Audi impression­ne. Mais à l’usage, cette drôle de machine laisse un peu songeur...

- DENIS CARREAUX dcarreaux@nicematin.fr

Quoi de neuf ?

À sa sortie il y a deux ans, l’Audi e-Tron électrique avait séduit par ses prestation­s de très haut niveau, mais déçu par son autonomie. Depuis, la marque aux anneaux a (légèrement) corrigé le tir et lancé une version Sportback au profil aussi musclé que sportif.

Bien campé sur ses grosses roues de 20 ou 21 pouces, ce SUV coupé quatre portes au coefficien­t de pénétratio­n dans l’air record (0,24) dégage élégance et prestance. Imposant et très lourd (plus de 2,5 tonnes), ce gros bébé se pose en concurrent direct des Tesla X et S. Alors sportif, limousine, ou auto écolo ? Un peu des trois, mon général. Un concept hybride pour un engin 100 % électrique haut de gamme qui attire sacrément les regards.

À bord

Espace, qualité de finition et de constructi­on : l’e-tron Sportback conjugue le meilleur du savoir-faire Audi et un côté high-tech qui lui confère une forte personnali­té. Aux petits oignons, l’habitacle, à la fois plus luxueux et moins futuriste que celui d’une Tesla, souffle le chaud et le froid. Côté chaud, des matériaux de grande qualité. Cuir, alcantara, carbone : pas la moindre faute de goût. Côté froid, des équipement­s qui laissent dubitatif. En option (1850 €), il est par exemple possible de remplacer les rétroviseu­rs extérieurs par des caméras. Les images sont diffusées sur des écrans disposés en haut des contre-portes. Le résultat est déroutant. Si les aides intégrées comme l’avertisseu­r d’angle mort ou le système d’alerte piéton sont utiles, ce gadget haut de gamme réclame un long temps d’adaptation. Franchemen­t pas convaincan­t.

Au volant

Rarement une nouveauté auto nous aura laissés aussi perplexe. Certes, l’e-tron Sportback est un très bel engin, statutaire, valorisant et technologi­que. Avec son confort cinq étoiles, son silence de cathédrale, son système Quattro et ses aides à la conduite qui lui procurent un niveau de sécurité exceptionn­el, ce coupé a tout d’une vraie limousine. Mais se dire qu’il convient en permanence de garder un oeil sur le niveau d’électricit­é et calculer au plus juste pour trouver une borne de recharge rapide est difficile à admettre. Encore rares, ces équipement­s sont insuffisan­ts sur le territoire et contrairem­ent à Tesla avec ses supercharg­eurs, Audi ne dispose pas d’un réseau digne de ce nom. Talon d’achille du e-tron classique, l’autonomie a pourtant été légèrement améliorée. Dans le monde réel, les 446 km annoncés par le constructe­ur seront bien difficiles à atteindre. Dès lors que le parcours compte une partie d’autoroute, il faut plutôt tabler sur 300 km, ce qui est à la fois trop juste et très inférieur à ce qu’offre le grand rival Tesla. Si le SUV Audi n’atteint pas le niveau de performanc­e des autos californie­nnes, ses 408 ch offrent quand même des accélérati­ons spectacula­ires. Bref, une excellente auto qui va vite, mais pas forcément très longtemps.

Côté finances

Pas de surprise côté budget, nous sommes bien dans la catégorie haut de gamme. Déjà coquet (86 800 €), le prix de base grimpe vite au gré des finitions et des options. Notre modèle d’essai, équipé comme un porte-avions, flirte ainsi avec les 120 000 €. On se console en se disant que l’e-Tron électrique ne verra jamais l’ombre d’un pompiste et restera étranger à tout malus écolo. Tant que celui-ci n’est pas calculé au poids, tout va bien...

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(Photos Audi)
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