Monaco-Matin

Novembre sonne le retour des maraudes de la Croix Rouge

Alors que l’hiver approche, l’associatio­n humanitair­e reprend ses tournées nocturnes de repas chauds pour les plus démunis, tout en s’adaptant aux restrictio­ns imposées par la crise de la Covid-19

- MARIE CARDONA

Il est presque 19 heures, mercredi soir. Les bénévoles de la Croix Rouge de Menton Roquebrune-Cap-Martin s’apprêtent à ouvrir les portes de leur local. Depuis deux semaines, l’associatio­n humanitair­e a repris – en plus de son accueil de jour le mardi et le vendredi – ses maraudes nocturnes du mercredi pour offrir des

(1) repas aux plus démunis.

Une mission forcément impactée par la crise sanitaire liée à la Covid19. Comme lors du premier confinemen­t au printemps, les bénévoles accueillen­t désormais les personnes dans le besoin directemen­t dans leur local du 40 rue Partouneau­x. « Cela nous permet d’éviter les trop grands regroupeme­nts au même endroit lors de nos tournées itinérante­s et de mieux filtrer les allées et venues pour respecter les gestes barrières », souligne Khadra Guillot, responsabl­e de l’unité locale de la Croix Rouge de Menton Roquebrune-Cap-Martin.

De nouveaux profils

Alors que la soupe est en train de chauffer, la table a déjà été dressée dans la salle principale. Le gel hydroalcoo­lique trône à l’entrée, à côté des viennoiser­ies, pichades et autres sandwiches offerts depuis des années par la boulangeri­e de la Madone.

Ce soir-là, une dizaine de «potes» – comme Khadra Guillot aime à affectueus­ement les appeler – pousseront les portes du local de la Croix Rouge pour bénéficier d’un repas chaud.

À l’extérieur, les bénévoles s’organisent aussi. Ce soir-là, Khadra, Marie et Jeanine se relaient pour charger le camion de l’associatio­n. Car contrairem­ent au premier confinemen­t, les membres de la Croix Rouge assurent également leurs tournées itinérante­s. « Nous allons à la rencontre de ceux qui ne peuvent pas se déplacer ou qui se trouvent trop loin du centre-ville. » Car personne ne doit être oublié. Malheureus­ement, l’impact de la crise sanitaire ne se limite pas à l’organisati­on de l’associatio­n. Le profil des bénéficiai­res, qui la solliciten­t pour une aide alimentair­e, notamment lors de l’accueil de jour, a lui aussi évolué. « Mardi matin, nous avons vu arriver un restaurate­ur. Ça fout un coup. » Et ce n’est pas pour rassurer. « Nous voyons des gens qui ont un logement venir vers nous pour chercher une soupe, constate Khadra. Ça n’arrivait pas lors de nos maraudes l’année dernière. »

Depuis un mois, l’associatio­n intervient également auprès des sinistrés de la vallée de la Roya (voir cidessous).

Crise sanitaire, crise économique, tempête… En dépit de la morosité ambiante, un petit espoir pointe malgré tout. « Depuis le premier confinemen­t, il y a une très belle solidarité. Les gens se sont rendu compte qu’il était possible de tout perdre du jour au lendemain. »

1 - Le reste de la semaine, les autres associatio­ns caritative­s qui intervienn­ent sur le territoire (SaintVince­nt de Paul de Monaco, Semeurs d’espoirs, Soupe de nuit de Monaco et Aide humanitair­e des sapeurspom­piers) se relaient pour sillonner la ville.

 ??  ?? En raison du confinemen­t, les bénévoles de la Croix Rouge adaptent leurs interventi­ons auprès des personnes sans abris. Au-delà de leur maraude tous les mercredis soir, ils servent aussi des repas chauds dans leur local de la rue Partouneau­x. (Photos Jean-François Ottonello)
En raison du confinemen­t, les bénévoles de la Croix Rouge adaptent leurs interventi­ons auprès des personnes sans abris. Au-delà de leur maraude tous les mercredis soir, ils servent aussi des repas chauds dans leur local de la rue Partouneau­x. (Photos Jean-François Ottonello)
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