Le statu quo, au moins
Le Premier ministre a annoncé le maintien du confinement. Il a laissé entrevoir la réouverture des petits commerces le 1er décembre, si la légère tendance à l’amélioration se confirme d’ici là
Notre stratégie de confinement semble porter ses fruits. Mais il serait irresponsable de lever et même d’alléger le dispositif dès maintenant. Nous avons donc décidé, avec le président de la République, de maintenir inchangées, au moins pour les quinze jours à venir, les règles du confinement. Les commerces fermés le resteront donc. » Comme on s’y attendait, c’est un statu quo, a minima jusqu’au 1er décembre, qu’a annoncé hier soir le Premier ministre Jean Castex.
« Le risque, en allant trop vite, serait d’avoir à refermer durant tout le mois de décembre », a-t-il justifié, invitant les Français à ne pas relâcher leurs efforts, des consignes de fermeté ayant par ailleurs été données au ministre de l’Intérieur. « Mais au-delà des contrôles, j’en appelle au civisme. »
Une fenêtre d’espoir Le nombre de morts continue d’augmenter, un décès sur quatre étant aujourd’hui lié en France au coronavirus, plaçant le système hospitalier dans une situation de « tension extrême », à raison d’une hospitalisation toutes les 30 secondes et d’une admission en réanimation toutes les 3 minutes, « 40 % de ceux qui y sont admis ayant moins de 65 ans ». Jean Castex a néanmoins souligné que 1 360 lits supplémentaires ont été «armés» . Et il s’est réjoui d’une évolution du nombre des nouvelles contaminations en baisse de 16 % depuis une semaine, le taux de reproduction du virus descendant pour se rapprocher de 0,8, une tendance toutefois « fragile et n’ayant pas encore d’impact sur les hospitalisations ». Le pic des patients en réanimation pourrait, dans l’hypothèse favorable, être atteint en début semaine prochaine.
Ouverture espérée début décembre pour les commerces
Si et seulement si « cette tendance se confirme et s’amplifie », le Premier ministre a esquissé ce à quoi pourrait ressembler le mois de décembre. À compter du 1er, interviendraient « les premières mesures d’allégement du confinement, strictement limitées aux commerces, dans le cadre d’un protocole renforcé ». Les bars et restaurants, en revanche, resteront quoi qu’il arrive fermés. L’objectif, a promis Jean Castex, étant d’aboutir à «un allègement plus complet pour les fêtes de fin d’année ». Mais attention, il s’agira de pouvoir célébrer Noël en famille, en aucun cas « d’organiser des fêtes à plusieurs dizaines de personnes » .Etilaindiqué qu’il était encore «unpeu tôt» pour réserver des billets de train ou d’avion pour les vacances de fin d’année. « Les choses seront précisées dans des délais permettant aux Français de s’organiser, sans doute d’ici à fin novembre. » L’attestation de déplacement dérogatoire devrait, quoi qu’il en soit, rester de mise en décembre. Un confinement davantage territorialisé n’est, par ailleurs, pas une solution envisagée pour l’instant.
Les mesures d’accompagnement Pour les entreprises et commerces touchés, les dispositions de soutien déjà en vigueur sont maintenues. Les commerçants fermés administrativement peuvent bénéficier d’une aide pouvant aller jusqu’à 10 000 euros, de l’exonération de leurs charges sociales et du report des crédits garantis par l’État. « Les premières aides tomberont début décembre », a assuré le ministre de l’Économie, Bruno le Maire, qui a rappelé que le « click and collect » restait autorisé. Le système de crédit d’impôt, instauré pour les bailleurs renonçant à la perception de leur loyer auprès des entrepreneurs fermés, va passer à 50 % du montant abandonné pour tous les bailleurs hébergeant des entreprises de moins de 250 salariés. Il restera à 33 % au-delà. Les chômeurs arrivant en fin de droits ce mois-ci verront, quant à eux, leurs droits prorogés en décembre, tandis que 1 200 emplois étudiants vont être créés en novembre et décembre dans les universités. Dans les lycées, 50 % du temps scolaire restera assuré en présentiel, et 1 200 000 tests antigéniques vont être mis à disposition des établissements scolaires. « Ma responsabilité est de protéger les Français, ceux qui souffrent et sont vulnérables. L’évolution de l’épidémie est trop récente pour autoriser le moindre relâchement. Grâce à notre mobilisation immédiate, j’espère que nous pourrons passer les fêtes de fin d’année dans la sérénité », a conclu Jean Castex.