Dr Dominique Andreotti : « Ce n’est pas encore le moment de relâcher la pression »
« Ne pas relâcher les efforts, conserver absolument les mesures de confinement décidées le 30 octobre » : c’est le principal message qu’a retenu hier soir le Docteur Dominique Andreotti après l’intervention du Premier ministre Jean Castex.
Cheffe du service pneumologie et du pôle médecine de l’hôpital Sainte-Musse à Toulon, elle justifie : «la pression reste très forte, aussi bien en hospitalisation conventionnelle qu’en réanimation où nous sommes à la limite de la saturation, avec très peu de lits vacants, décrit-elle. On a dû envoyer un patient à Aubagne la nuit dernière, d’autres dans des établissements privés. »
Du coup, « même si le Premier ministre nous parle d’infléchissement des courbes, ce n’est pas encore le moment de relâcher la pression, estime le Dr Andreotti. Ceux qui tombent malades aujourd’hui et dont l’état va s’aggraver seront à l’hôpital dans huit jours, en réa dans quinze jours et dans trois semaines, ils y seront encore ! » Il est donc encore « trop tôt pour crier victoire » et même, juge la pneumologue, « presque trop tôt pour dresser un premier bilan de ce nouveau confinement ».
« Je comprends que ce soit nécessaire sur le plan politique, qu’il y a une forte pression et qu’il fallait faire un point mais je n’aurais pas compris pas qu’on relâche les efforts maintenant alors nous en sommes encore à ouvrir des lits supplémentaires pour accueillir les patients Covid toujours plus nombreux » précise-t-elle.
Le Dr Andreotti salue donc la prolongation des mesures confirmée hier soir par Jean Castex – « Cela répond à nos attentes étant donné la situation hospitalière » – mais aussi sa volonté affichée de les faire respecter. « Même si plus d’établissements restent ouverts, il faut absolument que la population n’en profite pas pour sortir plus ! C’est trop tôt. On souhaite tous le faire. Nous aussi, nous sommes contraints dans notre quotidien. Mais ce ne serait pas raisonnable alors que les personnels font tant d’efforts, qu’ils sont épuisés, et parfois malades eux aussi. Il faut faire face, continuer à respecter le confinement. »