Monaco-Matin

The Crown la reine Lady Di et la Dame de fer

La quatrième saison de la série phénomène de Netflix sur Elisabeth II est très attendue car elle introduit deux personnage­s phares : Lady Di et Margaret Thatcher.

- MATHIEU FAURE mfaure@nicematin.fr The Crown, la quatrième saison sera disponible à partir de dimanche sur Netflix.

La quatrième saison de The Crown, qui sort ce dimanche sur Netflix, a mis en émoi de très nombreux fans. Et pour cause, cette saison doit mettre en avant deux personnage­s iconiques de l’Histoire anglaise : Lady Di et Margaret Thatcher. Pour cette période qui va s’étaler de la fin des années 1970 au début des années 1990, la série anglaise va installer l’Angleterre dans une drôle d’ambiance, le Thatchéris­me. La dernière saison s’était achevée en 1976, Churchill venait de casser sa pipe, Charles devenait le prince de Galles et la reine bichonnait sa soeur qui avait tenté de se suicider. La quatrième saison peut commencer et l’évolution de la reine d’Angleterre en tant que personne mais aussi en tant qu’animal politique va se poursuivre.

Et celle que tout le monde attend est là. Elle, c’est Diana Spencer que l’on découvre déguisée en arbre alors qu’elle répète Le Songe d’une nuit d’été de William Shakespear­e. Le prince Charles n’est pas loin...

La suite, on la connaît. Bluffante de ressemblan­ce physique, fragile et forte à la fois, la jeune comédienne Emma Corrin est charismati­que en Lady Di. Cette saison était très attendue pour et grâce à Diana mais c’est un autre personnage marquant qui impression­ne : Margaret Thatcher.

Entre politique et people

Campée par une méconnaiss­able et brillante Gillian Anderson (la fameuse Dana Scully de X-Files), l’actrice va même travailler sa voix pour se glisser dans le costume de la

Dame de fer. Car les années 1980 anglaises sont... comment dire... cruciales. Entre la guerre des Malouines et la récession économique, le Thatchéris­me est fondamenta­l dans l’évolution de la perfide Albion. Les années 1980 représente­nt un fondement dans l’Histoire anglaise, le pays se transforme socialemen­t sous la main d’une Dame de fer qui va rester onze années au pouvoir sans aucun soutien politique et encore moins d’appui populaire. Entre Diana et Thatcher, la série oscille entre deux mondes. Sommes-nous en face d’une série politique ou people ? Cette frontière, mince, est une ligne de crête sur laquelle le créateur Peter Morgan évolue avec une grande aisance et donne à cette quatrième saison un air de chef-d’oeuvre. Ça a toujours été la force de The Crown, être capable de raconter des histoires personnell­es à travers le prisme d’un royaume. C’était l’ambition de départ de Peter Morgan, mettre sur pied une saga qui s’étend sur six saisons, une dizaine d’années de règne d’Elisabeth II par saison pour celle qui est sur le trône anglais depuis 1952. On suit donc une double trame, une plus institutio­nnelle (Elizabeth II, la reine) et une autre plus personnell­e (Lilibeth). Parfois, les deux s’entrechoqu­ent.

Gillian Anderson est bluffante en Dame de fer

Au plus près du réel

D’entrée, The Crown s’est voulue être une série ambitieuse, esthétique, minutieuse, précise. Le tout avec un budget conséquent. À sa tête Peter Morgan, un homme puissant en Angleterre et qui se cache derrière Le Deal, mais aussi The Queen et Le Dernier Roi d’Écosse (scénariste sur les deux films).

« The Crown ne s’intéresser­a pas seulement à la famille royale, mais aussi à l’empire déclinant, à un monde chaotique et à l’aube d’une nouvelle ère », disait son créateur au moment de la première saison. Un début en fanfare qui avait bluffé son monde y compris les habitués du cercle royal. Ainsi en 2016, la correspond­ante de la BBC auprès de la Couronne, Jennie Bond, avait englouti la première saison en une journée et ne s’était pas cachée devant la véracité du propos : « Cette création de

Peter Morgan est si crédible que j’en suis souvent venue à oublier qu’il s’agit d’une série, pas d’un documentai­re. » La véracité, c’est le credo de Peter Morgan. Un credo parfois poussé jusqu’à l’extrême. Guidé par son désir de se rapprocher au plus près du réel, l’homme tente de convaincre son actrice Olivia Colman – qui campe la reine Elisabeth II dans les saisons 3 et 4 – de porter des lentilles pour avoir des yeux clairs comme la vraie reine d’Angleterre...

Morgan, qui est fasciné par la capacité qu’a son actrice de rester stoïque tout en faisant passer des émotions, ne veut pas rajouter trop d’artifices malgré tout. Il tente alors une coquetteri­e et demande à Colman de porter des lentilles bleues. C’est un fiasco, Colman ne les supporte pas et cela coupe son élan artistique.

Alors le plan B est lancé : coloriser les yeux au montage grâce aux progrès numériques. Nouveau fiasco, l’émotion ne passe plus. Alors Morgan renonce, la Queen perd ses yeux bleus mais Colman demeure crédible. Et authentiqu­e. C’est le principal.

Un souci qui ne s’étalera pas dans le temps puisque l’actrice qui prêtera ses traits à la reine d’Angleterre pour les saisons 5 et 6 sera Imelda Staunton... qui a les yeux bleus. God save the Queen.

Une nouvelle reine pour la cinquième saison

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