Ça tourne en boucle sur ses platines
Thierry Arnaud de Cosmic Trip, à Draguignan, a craqué pour ....
Le monde de la musique se partage en deux : d’un côté ceux qui connaissent, écoutent et apprécient le travail hors normes de Pascal Comelade… Et les autres. Alors bien évidemment, la première catégorie est beaucoup moins fournie que la seconde. Mais le moment est bien choisi, aujourd’hui, pour essayer d’inverser la tendance, car avec ce Cut-up populaire ,le Catalan nous offre le disque le plus représentatif de son travail depuis son chefd’oeuvre de : L’Argot du bruit. Une palette sonore qui va de l’enregistrement en solo entouré de sa panoplie d’instruments, pour la plupart non conventionnels, jusqu’aux partenariats dont l’éclectisme ne surprendra pas ses plus fidèles admirateurs. Jugez plutôt : ses voisins des Limiñanas, quelques hurluberlus échappés de son Bel Canto Orchestra, les Barcelonais de la Cobla Sant Jordi, son ami de ans Richard Pinhas et, pour la première fois, même un quartet contemporain. Musicalement, on a droit à tout ce que le musicien sait faire de mieux, de la petite pièce d’inspiration Satie ou Rota, à la rythmique krautrock lézardée de fuzz, on passe sans détour de la musique de chambre au... garage. La poésie et l’originalité sont partout, même les titres de morceaux sont comme d’habitude imparables : Déviationist Musak, L’Horizon perdu du cornet à gidouille, Roll Over Fuzmanchu, Des rails en mou de veau, Ze Orthopédic Doo-Wop, Don’t Touch My Blue Oyster Shoes. Quant à la version live de Sardana Dels Desemparats septième du nom, on ne s’en lasse pas. Dans le titre de ce disque, il y a le terme « populaire », ce qu’ironiquement, ni Comelade ni sa musique ne sont, alors qu’il est le musicien français que le monde entier nous envie. Au Japon, un groupe, Les Pascals, a même été créé en son hommage ! Le temps est venu désormais, ici, de réparer cette injustice culturelle.