Financement libyen : les charges contre Nicolas Sarkozy « ne se limitent pas aux déclarations » de Takieddine
Les mises en examen de Nicolas Sarkozy dans l’enquête sur des soupçons de financement libyen de la campagne en 2007 «nes’appuient pas seulement sur les déclarations de Ziad Takieddine », qui est revenu mercredi sur ses accusations contre l’ancien président (notre précédente édition), a déclaré hier le procureur national financier (PNF) Jean-François Bohnert. « Les mises en examen intervenues dans ce dossier s’appuient sur des indices graves ou concordants qui ne se limitent pas aux déclarations d’une seule personne », a écrit ce jeudi le PNF dans un communiqué. Dans un entretien accordé à Paris-Match et diffusé mercredi soir par BFMTV, l’homme d’affaires franco-libanais, en fuite à Beyrouth, a fait volte-face en affirmant que « M. Sarkozy n’a pas eu un financement libyen pour la campagne présidentielle ». Dans son communiqué, le PNF a rappelé que M. Takieddine s’est exprimé sur ce financement à partir de 2012 auprès du juge chargé du volet financier de l’affaire Karachi et auprès de journalistes « allant jusqu’à s’incriminer lui-même ». Défendant ensuite les conditions dans lesquelles ses déclarations successives ont été reçues par les juges, « en présence de son avocat » ,le PNF souligne que « M. Takieddine a disposé de tout le temps nécessaire pour relire ses procès-verbaux d’auditions avant de les signer ». « Il n’a jamais formulé la moindre observation sur le déroulement de ses interrogatoires », poursuit le communiqué. Dans sa déclaration, M. Takieddine a mis en cause nommément le juge Serge Tournaire, initialement chargé de l’enquête jusqu’à l’été 2019. Pour le procureur financier, « les accusations portées à l’encontre de M. Serge Tournaire (...) sont dépourvues de tout fondement ».