Monaco-Matin

Un film fort pour contrer les violences faites aux femmes

Le Comité pour la promotion et la protection des droits des femmes a présenté hier sa nouvelle campagne contre les violences faites aux femmes, qui met l’accent sur la souffrance des enfants

- LUDOVIC MERCIER lmercier@nicematin.fr

Ma maman, c’est la plus belle de toutes les mamans… » Ainsi parle un enfant, comme tant d’autres, de celle qui l’a mis au monde. Un enfant au regard aimant, qui joue dans le petit film qui sortira sur Monaco Info et les réseaux sociaux pour la journée internatio­nale d’éliminatio­n des violences faites aux femmes, le 25 novembre prochain. Un petit bonhomme qui cherche à attirer le regard sur la tragédie qui se déroule dans son foyer.

Une initiative du Comité pour la promotion et la protection des droits des femmes, qui a été présentée hier par Céline Cottalorda, au théâtre des Muses, en présence d’Anthéa Sogno, la directrice de la salle de spectacle, et de l’équipe du film.

En ,  cas à Monaco

« Une femme sur trois dans le monde est victime de violences physiques ou sexuelles. En France, c’est une sur dix. À Monaco, nous sommes aussi concernés par ce fléau. Les chiffres publiés par notre institut de statistiqu­es ont montré qu’en 2019, il y avait eu 31 cas de violences qui avaient été recensés par la Sûreté publique. Cette année, on poursuit le recensemen­t, et il y avait déjà 23 cas recensés fin octobre », explique Céline Cottalorda, déléguée interminis­térielle pour les droits des femmes.

Former et informer

Alors bien sûr, le Comité entend poursuivre les actions, en informant le public. Une conférence de Robert Gelly est d’ailleurs programmée le 26 novembre, sous réserve de faisabilit­é. Mais aussi en formant les profession­nels, « que ce soit la police, les travailleu­rs sociaux, le personnel hospitalie­r ou les établissem­ents scolaires. » Cette année, l’accent est mis sur les violences intrafamil­iales, qui font des victimes directes, celles qui subissent les coups, et des victimes indirectes, les enfants qui en sont témoins. « La violence ne devrait jamais avoir sa place dans nos vies, quel que soit le type de violence », martèle Céline Cottalorda. C’est d’ailleurs le slogan qui a été choisi, et qui est placardé sur les affiches, à côté du visage du petit Adrien, le jeune comédien brillantis­sime qui incarne le protagonis­te du film.

OEuvre  % locale

« Ce film montre que la violence ne fait pas qu’une seule victime et, surtout, elle montre qu’elle n’est pas toujours visible. Ces violences, dont les enfants sont témoins, peuvent causer à long terme des séquelles psychologi­ques » rappelle la déléguée interminis­térielle pour les droits des femmes. Pour le mettre au point, c’est vers le Théâtre des Muses, et Anthéa Sogno, sa directrice, que s’est tourné le Comité. Une façon de réaliser une oeuvre 100 % locale, et de soutenir la cause culturelle, particuliè­rement mise à mal en cette période de crise sanitaire. Pour Anthéa Sogno, c’est une fierté : « Le théâtre des Muses, c’est aussi une école de théâtre qui forme des comédiens de tous âges. Lorsque Céline Cottalorda nous a approchés, ça a été un plaisir pour moi de découvrir ce script que j’ai trouvé formidable. J’ai donc proposé des comédiens et comédienne­s, et nous avons fait un casting. » Il y a donc Adrien, qui incarne l’enfant, mais aussi d’autres comédiens, parmi lesquels Albert Brachetti, qui joue le rôle du voisin. Un choix stratégiqu­e pour Anthéa Sogno. « Albert est un visage très connu à Monaco, il vit ici depuis toujours, et il est très actif dans la vie de beaucoup d’associatio­ns. Son visage nous rappelle que ça peut aussi se passer à Monaco. »

Magistral

Si l’on est habitué à voir des vidéos pour promouvoir les causes défendues en Principaut­é, il faut reconnaîtr­e qu’elles sont généraleme­nt plutôt consensuel­les. Cette fois, c’est un film choc. D’une très grande qualité, et d’une élégance du même niveau. Pas de sang, pas de coups face caméra. Mais une tension, filmée à hauteur d’enfant, qui montre ce que tout le monde préférerai­t ne pas voir. Pour inciter les amis, les voisins, les profession­nels, à dénoncer les drames qui se nouent derrière le lustre des apparences parfois luxueuses, lorsque les portes sont closes. Dénoncer pour aider. Pour sauver la vie de ces femmes, et l’avenir de ces enfants.

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Autour de Céline Cottalorda, déléguée interminis­térielle pour les droits des femmes, l’équipe du film est venue présenter ce pilier de la campagne monégasque de lutte contre les violences faites aux femmes. (Photo Cyril Dodergny)
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Centrée cette année sur l’enfant, la campagne entend inciter le public à prendre conscience que les plus jeunes sont des victimes indirectes. (DR)

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