COMMERÇANTS EN COLÈRE
Nouvelle douche glacée ! Pour de nombreux commerçants et restaurateurs, les annonces de Jean Castex, qui ont confirmé que « les règles ne changeraient pas d’ici au 1er décembre », sont un coup de massue de plus. Un de trop ?
Le gouvernement esquisse une fin d’année encore sous contrainte pour les Français, attendant un réel reflux de l’épidémie de coronavirus avant d’envisager tout allègement du confinement. « Le problème n’est pas d’aménager les règles d’aujourd’hui, le problème, c’est de les respecter afin de ne pas prolonger l’état de confinement », a martelé hier le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin. Le locataire de la Place Beauvau, qui a demandé en début de semaine aux préfets de la « fermeté » dans les contrôles du confinement décrété le 30 octobre, estime qu’il est temps « désormais de faire respecter un peu plus » cette mesure. La veille, le chef du gouvernement Jean Castex avait fermé la porte à toute mesure d’assouplissement, notamment pour les commerces, qui devront attendre le 1er décembre pour espérer pouvoir rouvrir. Cette lueur d’espoir ne les concerne toutefois pas tous, bars et restaurants étant d’emblée exclus. Dans les Alpes-Maritimes, la déception est à la hauteur de la colère qui grandit. Et dans ce contexte, à quoi ressembleront les fêtes de fin d’année ? Le gouvernement semble bien préparer les esprits à « un Noël différent », en petit comité et sans grande célébration. Même si la question des retrouvailles en famille n’est, pour l’heure, pas tranchée. «Jenevoispas de motif à ce stade pour modifier les règles », s’est borné à répondre Jean Castex jeudi, souhaitant pouvoir « permettre un nouvel allégement » du confinement pour les vacances de fin d’année.
« Interdire le Black Friday »
Pour compenser la paralysie des commerces, les ministres de l’Économie et du Travail, Bruno Le Maire et Élisabeth Borne, ont détaillé des dispositifs d’aide maintenus ou supplémentaires, qu’il s’agisse du prolongement du chômage partiel, des aides aux entreprises ou des loyers des commerçants, via un nouveau crédit d’impôt pour les bailleurs qui renoncent à leurs loyers de novembre. Pas suffisant ! rétorquent les commerçants, étranglés par la crise sanitaire. Plusieurs fédérations de commerçants ont même demandé l’interdiction du Black Friday, qui doit se tenir le 27 novembre. Une mesure que le ministre de l’Économie a dit être incapable de mettre en oeuvre. Sur le front sanitaire la situation reste préoccupante. 467 personnes sont mortes ces dernières 24 heures, selon les chiffres de Santé publique France publiées hier soir, portant à 43 892 le nombre de décès depuis le début de l’épidémie.
Si les entrées en réanimation restent élevées (473 depuis la veille), le nombre total de patients dans ces services se stabilise (4 887 contre 4 884 la veille).