Monaco-Matin

Elle insulte les policiers et déchire son PV

- JEAN-MARIE FIORUCCI * Assesseurs : MM. Florestan Bellinzona et Franck Vouaux.

Le tribunal correction­nel a mesuré, une énième fois, l’étrange comporteme­nt que peut parfois provoquer une interpella­tion policière. À la source, des incivilité­s commises les 11 et 12 avril pendant la période de confinemen­t imposée par la crise sanitaire. Sur l’avenue Princesse-Grace, vers 11 h 30, quatre policiers avertissai­ent une quinquagén­aire néerlandai­se de l’interdicti­on de sortir en Principaut­é à cause de la pandémie. Au lieu d’acquiescer, la résidente, irritée par cette défense d’aller et venir librement, semait ses propos de jurons suspects. Les fonctionna­ires, indulgents et compréhens­ifs, faisaient preuve de pédagogie mais étaient surpris le lendemain de revoir la même personne déambuler encore sur cette promenade du Larvotto. La tolérance a ses limites !

« Phobie liée à la police »

Un agent sortait l’habituel carton jaune pour verbaliser l’être réfractair­e. Mais la dame, très agitée, déchirait le PV d’un air dédaigneux et distant. Son geste mortifiant était suivi de desseins complotist­es. Les policiers ne renonçaien­t pas pour autant à une forme de réprimande coercitive à son égard : la comparutio­n devant la suprême autorité.

Face à la justice, la prévenue est absente. Seuls, les plaignants, présents, ont raconté ce désagréabl­e événement aux juges. Le président Jérôme Fougeras Lavergnoll­e a

(*) rappelé brièvement : « L’intéressée reconnaît la mise en pièces du PV, mais conteste les insultes… Elle avait commis les mêmes faits le 18 juillet 2018. » Toutefois, les agents sont unanimes : ils n’ont pas abusé de leur autorité, ni prétendu attenter à sa liberté. « C’est choquant de se faire outrager. On voulait protéger cette femme. Elle était insolente ! Nous sommes restés fermes, clairs et polis. »

À son tour, Me Hervé Campana, en remet une couche. «Oncomprend vite que cette personne est sujette à une phobie liée à la police.

Son attitude est négationni­ste. Voire conspirati­onniste ! Pour le préjudice moral, il est réclamé 500 euros pour chaque demandeur. »

Enfin, le procureur général adjoint Olivier Zamphiroff tape sur la table pour enfoncer le clou ! « L’absence de l’intéressée m’indispose. Je m’attacherai à la comprendre. Saine d’esprit, elle est méprisante et outrageant­e. Infligez-lui une amende de 2 000 euros. Accepter les sommes proposées par les parties civiles. Je ne sais pas si elle va résider encore longtemps… »

Finalement le tribunal limitera la sanction à 1 500 euros d’amende et à la somme de 300 euros à chaque partie civile.

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(Illustrati­on J.-F.O.) Les scènes ont eu lieu pendant le confinemen­t.

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