Gaïa Umbra Chiavini : une rameuse qui monte
Sélectionnée en équipe de France à 17 ans, la jeune représentante de la Société nautique a décroché le bronze au championnat d’Europe junior
Gaïa Umbra Chiavini ne pratique l’aviron que depuis trois ans. « Je faisais beaucoup d’athlétisme et je m’étais blessée. Le médecin m’avait dit de reprendre la natation, ce qui était impensable pour moi, ou de faire de l’aviron. Du coup, avec mon prof principal en collège, Magali Albin-Grosso, qui était aussi entraîneur d’aviron, j’ai fait mes débuts en UNSS et je me suis ensuite inscrite au club. »
Poussée, conseillée et encouragée par ses entraîneurs, la rameuse monégasque enchaîne rapidement les résultats positifs. Si le skiff est un passage forcé – car essentiel en vue des sélections –, elle privilégie aussi le quatre de couple.
Meilleure rameuse junior française
En deux ans, son ascension est fulgurante : participation avec l’équipage de Monaco aux championnats du monde d’aviron de mer à Hong Kong (2019), championne de France d’aviron de mer en quatre de couple (2019), argent au championnat de France cadette (2019), bronze au championnat de France junior (2020).
Cette année, Gaïa Umbra est sacrée meilleure rameuse junior française. « Rentrer en équipe nationale tricolore était une éventualité, mais je ne m’attendais pas à terminer première. » Au championnat d’Europe junior à Belgrade fin septembre, associée à Jeanne Roche, Moïra Boulore et Ilona Rey Mouzaret, elle décroche le bronze : « Notre équipage était jeune car nous sommes juniors 1. Il y avait en face de nous des filles grandes, comme les Roumaines, les
Suisses… Mais on avait une belle cohésion. »
Ces brillants résultats ne sont pas le fruit du hasard. Sous la houlette de Daniel Fauché, entraîneur expérimenté de la Société nautique, Gaïa Umbra multiplie les séances, hors de l’eau (ergomètre musculation, gainage…) ou sur l’eau (en mer et au lac de Saint-Cassien). Une grande charge d’entraînement qui ne lui concède qu’un jour de repos dans la semaine.
« Le plus dur c’est de s’y mettre ,reconnaît-elle. Mais une fois que je m’échauffe, je ne peux plus m’arrêter. C’est limite addictif. Pendant le confinement, j’étais toute seule chez moi et je ne faisais que ramer sur l’ergomètre. »
Gaïa Umbra avoue préférer l’aviron classique : « C’est droit, ça ne tourne pas dans tous les sens. J’ai l’impression que le facteur technique est beaucoup plus engagé en lac et les grandes universités américaines et anglaises pratiquent cette discipline. » Scolarisée en terminale en classe élite au lycée Albert Ier – « ce dispositif m’aide vraiment beaucoup » –, avec le baccalauréat en ligne de mire, la rameuse monégasque de 17 ans n’entend pas s’arrêter en si bon chemin.
Le rêve des Jeux Olympiques
« J’ai des qualités physiques et un bon mental. Je dois progresser au niveau technique : être plus précise, avoir une meilleure prise d’eau et surtout être bien en équilibre, bien droite pour assurer une bonne stabilité du bateau. » Ses objectifs ? « J’aimerais bien passer sous la barre des 7’20 sur les 2 000 m à l’ergomètre. » Elle espère aussi se qualifier à nouveau en équipe de France, « mais la concurrence sera encore plus rude. Et une fois arrivée en sélection tricolore, peu importe le bateau, refaire encore une médaille ».
Dans un coin de sa tête, elle pense aux Jeux Olympiques. Paris 2024 semble être prématuré. « Par rapport à mes coéquipières de l’équipe de France, je n’ai pas beaucoup d’expérience. Dans quatre ans, je serai encore senior moins de 23. » Los Angeles 2028 ? « Je préfère être réaliste et garder les pieds sur terre. Mais c’est un rêve, c’est certain. »