Monaco-Matin

Bar des Chênes à Grasse : « Je ne crois pas à une réouvertur­e avant janvier »

Le patron du bar Roland Smania, qui reste ouvert pour le tabac, est en colère. Non contre l’Etat, mais contre la police, le préfet ou la mairie qui, d’après lui, ne font pas assez de contrôles

- GAËLLE ARAMA

Comptoir rubalisé, tables et chaises empilées, terrasse vide. Seule l’activité tabac du café-restaurant des Chênes permet à cette institutio­n du quartier Saint-Jacques à Grasse de rester ouverte. Le patron, Roland Smania, se dit réaliste, voire fataliste. « Le statu quo, je m’y attendais. Je ne crois pas à une réouvertur­e pour nous avant janvier, voire plus. On est les premiers fermés, les derniers rouverts... Et puis si on ouvre pour fermer quinze jours après, ce n’est pas la peine ».

« Payer les pots cassés pour les autres »

Son tabac, 2300e meilleur débit de France, lui permet de tenir. Il s’est séparé de deux postes et demi depuis un an et a souscrit un Plan Garanti par l’État qu’il n’a pas encore entamé. Si Roland Smania est en colère, ce n’est pas contre l’Etat qui maintient le reconfinem­ent mais plutôt « contre le préfet, la police et la municipali­té qui ne contrôlent pas assez. Certains établissem­ents sont ouverts et ça consomme au comptoir ! », lâche le cafetier. « Une ou deux amendes pour marquer le coup et on n’en serait pas là aujourd’hui concernant l’épidémie ». Luimême confie n’avoir eu qu’un seul contrôle en huit mois. « Ce n’est pas assez. J’ai l’impression de payer les pots cassés pour les autres ». L’amertume pointe chez celui qui a joué le jeu des règles sanitaires, tables distanciée­s, numéros de téléphone par table... Trop de laisser aller dans les gestes barrière, c’est le trop souvent le constat : « Tous les jours, je reprends les clients pour le port du masque. Sûr que j’ai perdu de la clientèle à cause de cela. Mais comment c’est possible aujourd’hui ? »

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(Photo Gaëlle Arama) « Certains établissem­ents sont ouverts et ça consomme au comptoir ! », dénonce Roland Smania, entre colère et fatalisme.

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