Covid-19 : cluster à l’hôpital de La Palmosa
Des membres du personnel – parmi lesquels des médecins – et des patients ont été contaminés ces derniers jours. Mais la situation est « sous contrôle » selon la direction de l’établissement
Soixante-dix-huit cas positifs : 39 patients et 39 professionnels. Tel est le chiffre éloquent que la directrice par intérim du centre hospitalier La Palmosa de Menton, Odile Capitani-Dolle, a révélé hier soir lors d’une conférence de presse qui s’est tenue devant l’établissement. « Vendredi 27 novembre, en imagerie, nous avons dû faire face à un premier foyer de professionnels positifs, a-t-elle expliqué. Ce qui nous a conduits à fermer momentanément l’activité de ce secteur aux patients programmés et à privilégier les urgences. Ce service rouvrira lundi avec toute son activité. »
Selon la directrice, ce sont essentiellement des « non médicaux » qui ont connu ces problèmes de positivité, alors que l’ensemble du personnel médical, lui, n’a pas été touché.
Des médecins testés positifs
L’hôpital, dans le respect des consignes ministérielles, a donc diligenté une première campagne de dépistage des professionnels : ceux qui travaillent dans l’Unité – sensible – de soins longue durée (USLD). « Face aux premiers résultats qui montraient que 4 ou 5 d’entre eux étaient positifs, on a également décidé de tester les patients de cette unité. Il s’est avéré qu’une douzaine a contracté le virus. Les familles, précise-t-elle, ont été prévenues et on leur a fait part de notre décision de fermer le bâtiment B [qui accueille cette unité, Ndlr] à toute visite extérieure afin de permettre la meilleure garantie de sécurité. » Dans le même temps, le choix a été fait de scinder en deux le service, en séparant les patients atteints de ceux qui ne l’étaient pas. Cette situation pour le moins préoccupante, a poussé la direction, « par mesure de précaution » ,à étendre les tests à l’ensemble du personnel. « Nous disposons d’une cellule de dépistage active depuis la fin du mois de septembre, aindiqué Odile Capitani-Dolle. Cela nous a permis de mettre en évidence de nouveaux cas positifs et asymptomatiques dans d’autres secteurs de l’établissement. Mercredi, nous avons aussi appris que des médecins avaient été contaminés. Tout cela nous a donné à penser que l’on aurait du mal, vu la taille de l’établissement, à garantir la sécurité de tous. Nous avons ainsi fait appel à la solidarité dans le cadre du groupement hospitalier de territoire et le transfert de certains patients Covid a été décidé dans les établissements de proximité. Les hôpitaux de Breil,
Sospel, le CHU de Nice mais également les cliniques Saint-George et Saint-Jean ainsi que le centre hospitalier Princesse Grace de Monaco ont mis leurs lits à disposition. Les transferts sont en cours d’organisation avec les équipes médicales, ce qui nous permettra de recentrer les professionnels non en éviction sur les patients qui restent présents dans l’établissement. »
Y a-t-il des cas graves parmi les victimes du virus ? « Non, assure Odile Capitani-Dolle. Aucun des membres du personnel [Il s’agit de deux secrétaires, des soignants, des médecins, des brancardiers, des ouvriers, Ndlr] n’a été hospitalisé et nous n’avons à déplorer aucun décès, y compris parmi les patients fragiles de l’ULSD. »
Situation sous contrôle
Le centre hospitalier de Menton a toujours disposé d’une unité Covid dimensionnée selon les besoins du territoire. « Au maximum, lors de la première phase, 16 lits étaient ouverts avec une file active moyenne de huit patients sur la période de mars à juin. En septembre, on a rouvert le secteur diminué à quatre lits, puis de nouveau étendu à 16 lits. Et malheureusement, vendredi dernier, devant l’afflux de patients positifs accueillis aux urgences, on a dû passer au palier 6, c’est-à-dire à 25 lits Covid. Et à ce jour, 22 sont occupés. »
Les raisons d’un tel cluster ? La directrice de l’hôpital l’avoue : « Il n’y a pas d’explication rationnelle. Par contre, on a constaté depuis le début de cette épidémie, que l’on avait 10-15 jours de retard par rapport à l’évolution des taux du niveau national. On pense donc que le plateau va arriver suivi d’une diminution du nombre de cas dans une huitaine de jours. La situation en tout cas est aujourd’hui totalement sous contrôle. » Quant à l’origine de la contamination, elle reste difficile à déterminer. « Le bâtiment avait été rouvert avec des visites, des consultations qui avaient repris. Il y a peut-être eu du relâchement à la fois du personnel, des familles, des consultants. Je pense que c’est multifactoriel et pas lié à un seul événement. »