De nouvelles aides pour les résidents sans emploi
Les conseillers nationaux ont voté deux textes du gouvernement pour aider davantage les personnes sans travail. Des projets de loi jugés importants, surtout dans le contexte de crise actuelle
En chiffres : 786 euros pour celui qui tente de rentrer dans la vie active et 1 100 euros pour celui qui souhaite renouer avec la vie salariée. Voici les aides financières qui vont être mises en place avec le vote hier, de la loi n°1020 sur les aides pour l’accès ou le retour à l’emploi pour les Monégasques et personnes résidant en Principauté depuis au moins dix ans. Davantage d’allocations et des dispositifs plus simples : en cette période de crise sanitaire et économique, c’est une bonne nouvelle pour ceux qui n’ont pas d’emploi. Hier soir, les conseillers nationaux ont voté, à l’unanimité, deux projets de loi du gouvernement. Le premier, dont la viceprésidente du Conseil national Brigitte BocconePages a été rapporteure, fixe les aides aux Monégasques et personnes résidant à Monaco depuis plus de dix ans à la recherche d’un travail. Le second crée un revenu minimum (lire ci-dessous).
Aider plus et mieux
Jusqu’à présent, les grilles de cas donnant lieu à des allocations étaient bien compliquées. Les allocations spéciales en faveur de certaines catégories de demandeurs d’emploi, allocations d’aide publique, allocations de chômage social, étaient autant de dispositifs pour aider les personnes sans travail à Monaco. Les soutiens financiers dépendaient de multiples situations familiales (conditions de nationalité, nombre d’enfants à charge, situation de famille, recherche d’un premier emploi…). Ces catégories et sous-catégories ont été simplifiées et le gouvernement entend mieux soutenir financièrement ceux qui sont à la recherche active d’un travail. L’esprit de cette réforme ? « Aider plus ceux qui en ont davantage besoin car plus avancés dans la vie. Valoriser et soutenir leur projet professionnel », note Didier Gamerdinger. Le conseiller-ministre des Affaires sociales et de la Santé explique : « Concrètement, il est apparu que les niveaux d’aide accordés aux demandeurs d’emploi méritaient d’être davantage en rapport avec la situation réelle des bénéficiaires. (...) L’allocation mise en place au bénéfice des personnes qui ont déjà eu un parcours professionnel avéré est apparue insuffisante aux yeux du gouvernement. Ces personnes (...) ont fréquemment des charges de famille, ont des frais plus conséquents de la vie quotidienne (logement propre, abonnements, factures…). (...) Avec les deux textes soumis au vote de votre assemblée ce soir (voir ci dessous pour le revenu minimum, ndlr), il nous semble que nous avons une approche plus cohérente : une aide financière et une couverture sociale pour les primo demandeurs d’emploi, une aide plus importante, une couverture médicale et une majoration pour enfants à charge pour les personnes qui ont déjà eu un parcours professionnel et qui souhaitent retrouver un emploi, et un revenu minimum pour celles et ceux qui, à un moment de leur vie, ne sont pas réellement en mesure ou n’ont pas la volonté d’accéder au monde professionnel. »
« Le modèle social est un atout »
Béatrice Fresko-Rolfo (élue de la minorité Horizon Monaco) adhère pleinement aux propos partagés dans l’hémicycle. «Accompagner les jeunes financièrement dans leur recherche d’un premier travail, c’est leur donner une bulle d’air, c’est leur permettre d’effectuer les démarches sereinement. (...) Accompagner les moins jeunes financièrement dans leur retour à l’emploi, c’est le rôle d’un État comme le nôtre, État pour qui le modèle social est un atout. » Pour les Monégasques, cette volonté politique permet de se sentir un peu moins fragile dans un monde toujours plus complexe à appréhender.