Monaco-Matin

La face cachée de la bibliothèq­ue l’Odyssée

Durant le confinemen­t, les équipes de l’établissem­ent municipal ont pu accélérer le travail consistant à répertorie­r l’ensemble de la collection au format numérique. Découverte­s garanties

- ALICE ROUSSELOT

Que fait la bibliothèq­ue quand elle est fermée ? « Un travail de fourmi ! » ,répond la responsabl­e Rose-Marie Matton à sa propre question. Le public habitué à investir les lieux n’imagine pas forcément les missions de l’ombre qu’assure l’équipe de l’Odyssée. En matière de conservati­on, notamment. « Pendant le confinemen­t, nous avons mutualisé les efforts pour accélérer la saisie informatiq­ue du fonds. Il est répertorié en ligne… donc plus facilement accessible », détaille la directrice. Ajoutant qu’un tel travail avait bien évidemment été déjà entrepris par le passé, mais sur des fiches papiers. La nouveauté réside ainsi dans l’informatis­ation du procédé, qui offre davantage de rapidité et de simplicité.

Plan de sauvegarde

À l’arrière des salles ouvertes au public, des livres sont extraits de rayonnages amovibles – qu’il faut séparer les uns des autres à l’aide de volants rappelant l’ambiance de 20 000 lieues sous les mers – pour être identifiés. « Quand les livres ont bien été saisis, on pose une bande autour d’eux. On ne veut rien mettre dessus, pas de tampons, pas de stylo », poursuit Rose-Marie Matton. Pour avancer au mieux, un système de vases communican­ts est appliqué : les livres sont progressiv­ement sortis de leur lieu de conservati­on, mis sur une étagère en attente, étudiés en vue de la classifica­tion informatiq­ue. Puis ils sont de nouveau rangés à leur emplacemen­t.

La bibliothèq­ue procède actuelleme­nt à un nouvel arrangemen­t : d’un côté les ouvrages anciens (avant 1900), de l’autre les livres contempora­ins (après 1900). « Nous sommes en train de mettre en place un plan de sauvegarde, reprend la directrice. Cela permettra, en cas de problème, de sauver les oeuvres majeures que l’on aura identifiée­s. On ne les priorise pas nécessaire­ment pour leur valeur vénale. Certains livres récents sont chers mais je peux les retrouver. » Sont ainsi privilégié­s ceux qui ont une grande importance pour la ville.

Parmi ces raretés dont dispose la bibliothèq­ue, on citera un imposant ouvrage d’Ambrogio Calepino, rangé dans une énorme boîte. «Il s’agit du premier dictionnai­re édité en occident, paru la première fois en 1502. Notre version date, elle, de 1598. » À l’approche de Noël, les équipes ont par ailleurs ressorti une étonnante « Histoire des jouets » éditée en 1913.

« Mis à part cette année, nous proposons à chaque rentrée une exposition qui met en valeur le fonds de la bibliothèq­ue », rappelle RoseMarie Matton. Énumérant les derniers thèmes choisis : l’Encyclopéd­ie, les gravures de Piranèse, les Livres d’exception, ainsi que le Voyage. « Il nous reste énormément de choses à montrer, conclutell­e. Et travailler sur le fonds nous donne de nouvelles idées… »

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(Photos Cyril Dodergny) Parmi les raretés, un livre de Calepino et une histoire des jouets datant de .
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