PCR : rapide et fiable mais qu’il est long l’écouvillon !
Symptômes ? Cas contact ? Au moindre doute, le centre Covid du Palais des Expositions de Nice est ouvert gratuitement chaque matin du lundi au samedi. Bel outil, à l’heure du dépistage massif
Ce matin-là, on attend son tour dans un léger état de fébrilité. Ce pourrait être l’un des symptômes de la Covid, mais non. Le résultat du froid polaire qui réfrigère le hall du Palais des Expositions ? Toujours pas. Juste une confuse et sourde appréhension. C’est qu’il est long, l’écouvillon. Qu’il est long, qu’il est long. Comme une mauvaise chanson. Pas loin de dix centimètres qui en paraissent le double. On se dit que ça ne rentrera jamais. Eh si. Jusqu’à la lie. Jusqu’au nasopharynx, précisément. C’est diablement profond. Douloureux, pas vraiment. Désagréable ? Assurément. Hélène, la jeune infirmière du CHU qui, ce jour-là, est à la manoeuvre dans son barnum, croit en être à trois cents prélèvements environ depuis sa première mission. Un seul forfait : « Quelqu’un qui n’a pas supporté et a insisté pour arrêter » alors qu’elle avait introduit un centimètre à tout casser. «Je n’ai pas insisté. »
Hélène a pourtant le geste précis. L’intervention est réglée en un éclair. Une quasiformalité. En tout cas, pas de quoi fouetter un chat. On quitte la tente, la larme à l’oeil. Réaction lacrymale très machinale. Même pas mal ! L’échantillon est déjà sous tube, le verdict tombera en fin d’après-midi, via Internet, après un SMS. «En principe, c’est 48 heures maxi », dit Myriam. A l’accueil, elle a enregistré toutes les infos pour le labo. Un boulot nouveau pour cet agent municipal qui, habituellement, travaille à l’Opéra. « Autant se rendre utile », explique l’agent, volontaire dès le premier confinement.
Nice a du nez
Dans ce palais où l’on ne trouve plus guère que des narines en exposition, on reçoit jusqu’à 150 personnes par jour. La Métropole a eu du nez. Elle propose aussi aux résidents niçois des tests antigéniques. Et, à titre expérimental, en coordination avec le CHU et l’Université, des modes de dépistage non invasifs, mais dont la fiabilité reste à démontrer. Ce qui pourrait ne plus traîner.
Certains patients consentent à tout. C’est le cas de
Faustine, 20 ans, dont le médecin, après avoir diagnostiqué une angine, lui a sagement conseillé de se faire contrôler. Romain Gitenet, le responsable de l’Agence métropolitaine de sécurité sanitaire, égrène les possibilités. Par exemple, le test mobile dans les vallées ou dans les zones urbaines où le taux d’incidence est plus élevé. L’Ariane ou Bon Voyage, en particulier. C’est encore la sensibilisation de populations ciblées, invitées à se rendre dans une salle temporairement dédiée. Une semaine, ce sont les vendeurs d’un marché. Une autre, les commerçants d’un quartier. Aucune obligation, le volontariat reste la règle. Un point sur lequel veut insister le professeur Charles Marquette (lire par ailleurs) : « Des salariés se présentent après un arrêt maladie parce que leur employeur exige un test négatif. C’est inutile, rien ne le prévoit et cela traduit une méconnaissance totale de la Covid. Huit jours après l’apparition des symptômes, on n’est plus contagieux. En revanche, on peut rester positif durant trois mois. » Autre élément qu’il veut souligner : « Les tests antigéniques sont moins sensibles si la charge virale est faible. Mais ils sont très efficaces pour détecter des personnes à fort pouvoir contaminant, même si elles sont asymptomatiques. » Des tests, encore des tests, toujours des tests. En attendant le vaccin.
Palais des Expositions, test gratuit pour tous les résidents niçois, du lundi au samedi, de 8 h à 12 h. Inscription en ligne sur www.nice.fr